La Région Sud au chevet du port de Marseille

Renaud Muselier, président de Régions de France et président de la Région Sud, a débloqué une enveloppe de 3 M€ pour les professionnels portuaires. Il a réitéré son souhait, le 6 février sur Euromaritime, de prendre la gouvernance du grand port maritime de Marseille.

Crédit photo N.B.C
3 M€. Le président de la Région Provence-Alpes Côte d’Azur met la main à la poche pour soutenir financièrement les entreprises travaillant avec le port de Marseille-Fos et durement impactées par plus de deux mois de grève liée à la fronde des syndicats contre la réforme du régime des retraites. Selon lui, le soutien de la collectivité doit s’accompagner d’un effort commercial de place afin de reconquérir les trafics. Une annonce intervenue le 6 février. Ce jour-là, Marseille-Fos était une nouvelle fois l’otage de la CGT. 

3 M€ pour compenser des pertes chiffrées à 270 M€ en seulement deux mois sur le port de Marseille-Fos. Les modalités de cette aide qualifiée de "promotion spéciale d’attractivité" seront détaillées dans les jours à venir. "Je veux que ce fonds spécial soit assorti d’une réduction des coûts de 30 %, et j’invite le département et la métropole à faire de même, a déclaré Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes Côte d’Azur. J’ai un sentiment de gâchis qui me reste en travers de la gorge après ces dix années d’effort pour reconquérir les trafics. Cette aide exceptionnelle doit permettre de compenser le préjudice subi par nos entreprises portuaires et leur permettre d’offrir aux clients du port une période de promotion exceptionnelle." Cette annonce était faite le 6 février dernier, lors du salon Euromaritime à Marseille, alors qu’une nouvelle opération port mort asphyxiait l’activité portuaire dans les deux bassins du port.  

Reconquérir les clients

Le geste du président de la collectivité a donné du baume au cœur aux portuaires marseillais, qui ont le sentiment de ne pas être entendus par le gouvernement. Une déception confortée par la défection de dernière minute du secrétaire d’État aux transports Jean-Baptiste Djebarri, attendu sur Euromaritime. "Le transport n’est pas résilient, contrairement à ce que l’on entend en haut lieu, et nous ne voulons pas perdre nos clients. Désormais, la stratégie de place de Via Marseille Fos consiste à les reconquérir. Nous sommes en train de discuter avec les professionnels pour identifier les clients qui sont partis. Nous réfléchissons à des mesures d’attractivité tarifaire globale. Les transitaires vont devoir faire des efforts commerciaux", a détaillé Philippe Zichert, président de VMF. 

Limiter les dommages collatéraux

Cette aide doit permettre de redonner confiance aux clients partis à Anvers, Barcelone, Gênes notamment. Cependant, la dynamique de reconquête enclenchée en 2010 a été cassée compte tenu de la durée exceptionnelle des blocages. Armateurs et chargeurs ont mis en place des circuits logistiques alternatifs. Le président du directoire du port de Marseille-Fos, Hervé Martel, très discret depuis le 5 décembre, jour du début de conflit, est sorti de sa réserve pour contextualiser ce mouvement : "Nous traversons cet épisode social national en ayant à cœur d’en limiter au maximum les dommages collatéraux et de parier sur l’avenir et le potentiel de croissance du port". Reste à savoir dans quelle mesure les transitaires, agents et services aux navires (pilotage en particulier), lourdement pénalisés par la suspension des escales, pourront faire des efforts financiers. 
 

Les Régions veulent prendre à l’État les grands ports maritimes

Établissements publics industriels et commerciaux sous la tutelle de l’État, les sept grands ports maritimes métropolitains et les quatre ports ultra-marins font une nouvelle fois l’objet de convoitises de la part des Régions.  Renaud Muselier, président de Régions de France, a lancé une nouvelle salve à l’attention de la DGITM, qui exerce la tutelle le 6 février dernier. "Nous demandons à ce que les régions pilotent les grands ports maritimes", a-t-il lancé tout en rappelant les investissements consentis ces dernières années par la collectivité, notamment en matière d’aide à la transition énergétique. 

Les deux sièges au Conseil de surveillance du GPMM, l’avis de la Région quant à la nomination du président du directoire, ne suffisent pas à nourrir les ambitions du Conseil Régional Paca. La veille sur Euromaritime, le président du port de Sète, Jean-Claude Gayssot, vantait les mérites des lois de décentralisation de 1983 et 2004. L’ancien ministre des Transports a rappelé les 400 M€ d’investissements de la région Occitanie dans les infrastructures portuaires et le dynamisme retrouvé.

 

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