Travail détaché : les routiers annoncent des actions aux frontières le 21 novembre

Les syndicats routiers français (CFDT, CGT, FO, CFTC et CGE-CGC) ont annoncé mercredi 15 novembre des "actions pacifiques" le 21 novembre aux frontières de l'Hexagone pour protester contre l'exclusion "scandaleuse" du transport routier de la nouvelle directive européenne sur le travail détaché. Des actions sont notamment prévues aux frontières avec la Belgique, l'Italie et l'Espagne. Elles seront "pacifiques" mais "les militants, on les gère pas, il y aura des blocages, des perturbations", a prévenu Patrick Blaise (CFDT). Cette journée s'inscrit dans le cadre d'une semaine de mobilisation initiée par l'ETF, fédération européenne des travailleurs des transports. Pour obtenir un compromis au sein de l'UE, la France a accepté en octobre d'exclure le transport routier de la directive révisée sur le travail détaché. Pour ce secteur hyperconcurrentiel, l'ancien texte continuera de s'appliquer jusqu'à la réforme du "paquet mobilité" dédié à la profession. Or "il ne faut pas nous prendre pour des lapins de trois semaines, on sait ce qui va se passer, on n'arrivera pas à réviser le paquet routier avant sept à dix ans", a estimé Patrice Clos (FO). En attendant, les routiers détachés continueront de percevoir au moins le salaire minimum local, mais pas l'ensemble des éléments de rémunération (prime de repas, frais d'hébergement, etc.) perçus par les travailleurs nationaux, ce que permet la nouvelle directive. "On veut travail égal à salaire égal tout de suite, pas dans dix ans", a ajouté Patrick Blaise (CFDT). Ce dernier a accusé le président Macron d'avoir "lâché" le secteur. Cette décision "est une catastrophe pour le secteur", qui a déjà "perdu des milliers d'emplois depuis l'arrivée des derniers pays de l'Est", a souligné Fabrice Michaud (CGT). Les routiers détachés sont "des esclaves modernes", "sous-payés" et vivant sur "les parkings" français dans des conditions d'hygiène parfois "à la limite de la misère", a fait remarquer Thierry Douine (CFTC).
Sur le fond, les propositions mises sur la table par la Commission au printemps inquiètent aussi les syndicats. En l'état, ils redoutent "un impact désastreux sur les conditions de travail, les temps de conduite et repos, les rémunérations". Elles permettraient "56 heures de travail par semaine pendant deux à trois semaines", a souligné Fabrice Michaud (CGT) en alertant sur les "conséquences sur la sécurité des biens et des personnes".

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