Le Havre-New York comme à l'époque du "France"

Comme à la grande époque des voyages transatlantiques en paquebots, 750 passagers français se rendant à New York ont embarqué vendredi 15 septembre du Havre à bord du seul liner effectuant encore la traversée, le "Queen Mary 2" (QM2). Le prestigieux paquebot de la compagnie britannique Cunard, qui part d'ordinaire depuis son port d'attache de Southampton (sud de l'Angleterre), a fait une exception pour ce voyage, en permettant au Havre, à l'occasion de son 500e anniversaire, de redevenir la porte française vers l'Amérique, ce qu'il a cessé d'être depuis les déboires du paquebot "France", en 1974. Le paquebot français a vécu une histoire mouvementée : désarmement par le gouvernement après un long conflit social doublé d'une mutinerie d'une partie des marins, abandon au "quai de l'oubli", rachat et transformation par un armateur norvégien en paquebot de croisière sous le nom de "Norway" et quelques courts séjours au Havre en 1996, 1997 et 1998. L'idée avait germé il y a quelques années à l'Hôtel de Ville du Havre de passer un accord avec Cunard pour que soient réservées à des passagers français 500 places, en relation avec le cinquième centenaire du port. Les réservations ont été ouvertes en avril 2016. "En septembre, tout était booké et Cunard a accepté de rajouter 250 places", a expliqué Rémy Arca, agent de la compagnie pour la France. La compagnie prévoit d'autres traversées transatlantiques à l'avenir pour les Français nostalgiques de ce type de voyages, qui ont progressivement disparu avec l'essor de l'aviation.
Le "Queen Mary 2", construit en France à partir de 2003 - une première pour un navire britannique - aux chantiers navals de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) est le seul paquebot restant dans le monde qui, avec ses 150.000 tonnes, ses brise lames et ses stabilisateurs, soit spécialement équipé pour affronter les eaux parfois agitées de l'Atlantique Nord. Long de 345 mètres pour 40 de large, il est à l'intérieur d'un confort "so British", avec beaucoup de bois, de nombreux salons pour jeux de société, une vaste bibliothèque et un salon Churchill où on peut fumer le cigare et déguster un bon porto, dont le plus ancien remonte à 1840, année de naissance de la Cunard. La facture est néanmoins salée, à 5.750 dollars la bouteille...
Les voyageurs français, spécialement pris en charge, au milieu de quelque 2.000 passagers britanniques, avaient réservé leur place dès avril 2016 pour vivre cette expérience, courante dans les années 50 et 60 - pour la clientèle aisée - mais devenue aujourd'hui exceptionnelle Les heureux élus ont dû s'acquitter d'entre 2.800 et 3.400 euros (cabine avec balcon) pour effectuer le trajet.

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