LH Port Days au Havre : des métiers portuaires en forte tension

LH Port Days au Havre

Du 22 au 24 février, l’Union maritime et portuaire du Havre organisait la deuxième édition des rencontres autour des métiers maritimes et portuaires au Carré des Docks : un Salon pour "améliorer la visibilité des métiers et des formations maritimes, portuaires et logistiques et susciter des vocations", selon Patrick Le Cerf, son initiateur.

Crédit photo Natalie Castetz
Du 22 au 24 février, l’Union maritime et portuaire du Havre a organisé la seconde édition des rencontres autour des métiers maritimes et portuaires au Carré des Docks. Les entreprises ont de nombreux emplois à pourvoir mais peinent à trouver les candidats, les métiers étant insuffisamment connus ou valorisés.

Comme un paradoxe. Dans une ville qui affiche 32 000 emplois directs dont plus de 16 000 emplois portuaires, le secteur maritime et portuaire peine à recruter.

"L’activité portuaire était autrefois visible et accessible. Depuis, le port s’est éloigné géographiquement de la ville et s’est fermé, pour des raisons de sécurité, tente une explication Patrick Le Cerf, membre du comité exécutif de l’Union maritime et portuaire (Umep) du Havre. Il s’agit aussi de remplacer les anciens vecteurs naturels d’intégration, comme l’était autrefois la famille, par des actions d’information et de communication." Avant de concéder : "les jeunes ne connaissaient pas nos métiers, nos filières, les opportunités de carrière."

Fforte demande sur des profils précis 

Pour améliorer la visibilité des métiers et des formations maritimes, portuaires et logistiques et susciter des vocations, l’Umep a lancé la première édition de LH Port Days l'an dernier, dont Patrick Le Cerf en est l'initiateur. La seconde s'est tenue du 22 au 24 février au Carré des Docks au Havre, à la veille des vœux sur Parcoursup pour les lycéens. Pour autant, étudiants, collégiens, et adultes en reconversion font tout autant partie du public visé.

Certes, le contexte économique est bien plus morose qu’en 2023. Mais "nous travaillons sur le long terme, rappelle Patrick Le Cerf, et des métiers restent en tension : il y a une forte demande de déclarants en douane, d’opérateurs de manutention et de techniciens de maintenance comme en cybersécurité et en systèmes informatiques".  

Sogestran, Seafrigo, Terminaux de Normandie recrutent

On veut bien le croire, à arpenter le Salon. Devant un stand, ce grand panneau : "Terminaux de Normandie recrute ! Métiers de la maintenance, Exploitation de terminal, Fonctions support"

En face, Seafrigo "a toujours des postes ouverts", assure la DRH Karine Leroux. En maintenance de cavaliers et portiques, coordination logistique, gestion sinistres et assurances, commercial...

Sogestran cherche des matelots, conducteur d'unité fluviale, électromécanicien, surintendant, coordinateur d'exploitation, responsable bureau d'études naval...

Des métiers insuffisamment valorisés

Tous partagent la même difficulté, à savoir trouver le bon candidat, et le même constat : leurs métiers sont méconnus. "Nous recrutons en permanence, assure Jean-Pierre Rous, directeur des ressources humaines chez Sogestran, mais nous nous heurtons au manque de visibilité de nos filières. Les jeunes ont ainsi une image désuète du transport fluvial, qui demande aujourd'hui de nouvelles compétences face à l'évolution des technologies et des réglementations."

De même chez Seafrigo. Karine Leroux le regrette : "Les jeunes gardent l'image d'une logistique qui n'existe plus et d'un travail de forçat qui mettrait en péril la vie de famille, ou au contraire d'une filière très élitiste." Le spécialiste mondial de la logistique alimentaire sous température dirigée a déjà dû, faute de candidats, clôturer des postes.

Décloisonner la formation et les entreprises

Reste à trouver le bon profil. Certes, l’offre de formation au Havre est "riche et diversifiée", assure l’Umep. Une quarantaine de cursus sont proposés, allant de l’avant Bac au Bac + 5, Reste encore à "décloisonner le monde de l’entreprise et celui de la formation", note Patrick Le Cerf.

La commission emploi-formation de l’Umep s'y emploie, fait-il valoir, pour que les cursus soient en adéquation avec les besoins de métiers en perpétuelle évolution. 

Une quinzaine de ces organismes étaient présents au salon. Mais, concède Karine Leroux, "nous recrutons davantage sur les envies que sur les compétences. Alors c’est à nous, entreprises, de monter un véritable parcours de professionnalisation".

Seafrigo a créé sa propre école, Logistique en Seine, avec une dizaine de stagiaires en alternance, en partenariat avec plusieurs centres de formation. T

Satisfaction à l'issue du salon, avec plusieurs centaines de CV déposés durant ces trois jours.

Natalie Castetz

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