"Energy Observer" : des perspectives "assez incroyables" pour la filière hydrogène

L'"Energy Observer", premier navire capable de produire son propre hydrogène à partir de l'eau de mer et des énergies renouvelables, ouvre des perspectives "assez incroyables" pour la filière, a déclaré vendredi 25 août le Premier ministre, Édouard Philippe, à Dinard (Ille-et-Vilaine).
Après avoir navigué dans la baie de Saint-Malo à bord du catamaran expérimental accompagné de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, Édouard Philippe a salué, dans le port de plaisance de Dinard, "un bateau incroyablement innovant qui inspire". "C'était une très bonne façon de découvrir les perspectives assez incroyables de la filière hydrogène. On voit le potentiel considérable qu'il peut y avoir en matière de transformation des transports et d'utilisation des sources d'énergie", a-t-il souligné, ajoutant que "la question est la façon dont on le produit".
L'hydrogène contient jusqu'à trois fois plus d'énergie par unité de masse que le gasoil et 2,5 fois plus que le gaz naturel. De plus, sa combustion ne rejette ni CO2 ni particules fines, mais il est aujourd'hui produit à 96 % à partir d'énergies fossiles. L'objectif de l'"Energy Observer" est de montrer qu'il peut être produit à partir d'énergies renouvelables, solaire et éolienne. Outre 130 m2 de panneaux photovoltaïques, le bateau intègre deux éoliennes à axe vertical, une aile de traction ainsi qu'une pile à combustible pour produire de l'électricité à partir de l'hydrogène stocké.
"Pour l'instant, on est à un point zéro, l'idée c'est de développer la filière. Avec l'hydrogène, on va notamment résoudre cette difficulté de l'intermittence des énergies renouvelables parce qu'on peut le stocker durablement", a déclaré Nicolas Hulot. "On peut répondre à la mobilité durable, a-t-il ajouté. Les Allemands vont bientôt inaugurer des lignes de chemin de fer avec des piles à hydrogène. Il faut avoir foi dans cette transition et faire en sorte d'accompagner ces filières jusqu'au développement industriel". "On a l'inventivité, on a la technologie, souvent on ne réussit pas complètement à franchir la marche industrielle et c'est un enjeu et notamment en termes d'emploi, je dirais même de souveraineté", a souligné de son côté Édouard Philippe.

"Un tour du monde pendant six ans à raison d'une centaine d'escales"

L'"Energy Observer" doit effectuer un tour du monde pendant six ans à raison d'une centaine d'escales. D'un coût de 5,5 millions d'euros pour sa transformation, puis de 4 millions d'euros par an dont le budget est à moitié bouclé, il a été conçu avec une équipe d'architectes navals et l'institut de recherche CEA-Liten, dédié aux énergies nouvelles.
Pour l'hydrogène, "les solutions sont prêtes, les déploiements vont se faire progressivement à horizon dix à quinze ans mais sur certains usages aujourd'hui il peut déjà être utilisé", a indiqué la directrice du CEA-Liten, Florence Lambert. Chacune des technologies sélectionnées par l'"Energy Observer" sont testées à bord au fur et à mesure des navigations. "C'est un démonstrateur expérimental. On continue à tester des briques technologiques, à les changer quand elles ne vont pas. Le bateau, c'est un laboratoire", a déclaré le capitaine du bateau, Victorien Erussard. Édouard Philippe et Nicolas Hulot sont "en pleine réflexion sur les alternatives durables en matière d'énergie. Si ce bateau peut être un démonstrateur voire un accélérateur de solutions, nous aurons rempli notre mission", a-t-il ajouté.

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