Conteneur : toujours plus de départs annulés

 

Le nombre de traversées, qui doivent être supprimées au troisième trimestre, s'élève désormais à 82. La contraction du commerce mondial a été revue à la hausse. Dans la zone euro, les projections de croissance du PIB sont aussi plus pessimistes. Une situation inquiétante pour la nouvelle génération de porte-conteneurs qui doit arriver sur le marché. 

La fin de l’année restera en pointillé pour l’activité conteneur. Arrêtées au 25 juin, les données délivrées par les compagnies concernant les annulations de service font état de 82 traversées supplémentaires entre Asie et Amérique du nord. Il y a six semaines, le troisième trimestre semblait moins affecté avec seulement 13 défections prévues, selon la comptabilité établie par Sea-Intelligence.

En mai, les armements de porte-conteneurs avaient réintroduit des services, laissant penser à une embellie sur le marché transpacifique. Une fausse alerte, avaient vite réagi quelques analystes, les considérant comme un excès de discipline. En clair, les compagnies auraient eu la main lourde sur les retraits par rapport aux volumes réels à transporter.

Quoi qu’il en soit, le nombre de traversées annulées demeure plus élevé que celui des services rétablis. « La réintroduction de navires dans le transpacifique ne semble pas être motivée par une amélioration structurelle de l'économie américaine », écrit Sea-Intelligence, qui signale cependant une éclaircie. Les navires à pleine capacité seraient plus nombreux. Mais pour le consultant, cela peut s’expliquer par un effet rattrapage. La gestion trop « agressive » des capacités pourrait avoir généré un retard de cargaisons à transporter. À moins que les importateurs américains « aient répondu à des besoins à court terme en utilisant un service plus rapide, par la côte ouest des États-Unis au lieu de la côte est au temps de transit beaucoup plus longs ».

Le FMI revoit ses projection à la hausse ou à la baisse selon le point de vue

Les perspectives du FMI pour l'économie mondiale restent sombres, les prévisions de récession de 3 % précédemment établies pour 2020 s’établissant désormais à - 4,9 %. L’institution financière continue de tabler sur un rebond en 2021 pour s’aligner sur les niveaux de croissance du PIB de 2019. C'est cependant nettement moins bien que la projection d'avril, qui prévoyait une hausse de 2,6 % en 2021 par rapport à 2019…

Quant au commerce international, la contraction de 11 % a été portée à 11,9 % pour 2020. Le sursaut de 2021 est aussi revu à la baisse, passant de 8,4 à 8 %. Dans la zone euro, les projections de croissance du PIB sont passées de - 7,5 % à -10,2 %. « Ceci est particulièrement préoccupant pour les mégamax qui affluent sur le marché, signifie l’analyste danois. La projection du FMI – si elle s'avère correcte – nous dit que les faibles niveaux actuels de la demande vont probablement persister pendant un certain temps. Par conséquent, les niveaux élevés de retrait de capacité devraient également durer. Ce point de vue est étayé par les retraits de capacité réels observés jusqu'à présent au troisième trimestre ».

Baromètre de perception AUTF : Dunkerque plébiscité par les chargeurs

Meilleure fiabilité horaire

S’il y a moins de navires en opération, ils n’engendrent pas pour autant de retards dans les services. Selon le rapport de mai de Global Liner Performance (GLP) de Sea-Intelligence, qui passe chaque mois au crible la fiabilité des horaires de plus de 60 transporteurs de conteneurs sur 34 voies commerciales différentes pour plus de 300 services, les transporteurs maritimes ont amélioré leur transit-time de 5,1 points en mai 2020 pour atteindre un taux de fiabilité de 74,9 %. Ce qui contraste avec le sentiment général des chargeurs qui pointent précisément ce fait dans les baromètres de perception. « L’amélioration de la fiabilité des horaires pourrait alors être simplement liée au fait que moins de navires sont à opérer. Dans ce cas, une reprise de la demande pourrait entraîner une baisse de la fiabilité des horaires », modère Sea-Intelligence.

D'autre part, le retard moyen des navires reste élevé et il est à la hausse depuis mars. Parmi les 15 premiers opérateurs de porte-conteneurs, Hamburg Süd était le plus fiable en mai 2020 avec une fiabilité de 84,7 %, suivi par ZIM, à 83,5 %. PIL est en revanche en bout de chaîne avec un coefficient de 68,1 %. Mais la compagnie singapourienne, en difficulté financière, enregistre néanmoins une évolution positive à deux chiffres. Sur les 15 transporteurs, 13 se distinguent par un progrès. Le service de PIL et de Wan Hai s’est en revanche dégradé.

Adeline Descamps

 

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