Sur la base des projets de capture du carbone programmés, estime Rystad Energy dans sa nouvelle étude, plus de 90 millions de tonnes par an (Mt/an) de CO2 seront expédiées chaque année d'ici la fin de la décennie.
L'analyste estime qu'une flotte de 55 transporteurs de CO2 (LCO2) sera nécessaire d'ici 2030, ainsi que 48 terminaux pour gérer l'importation et l'exportation du CO2. Le transport maritime de CO2 sera la solution la plus souple pour transporter les émissions de carbone sur de longues distances à un coût relativement faible, tranche Rystad.
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La mer du Nord, rôle central
La mer du Nord devrait jouer un rôle central dans l'essor du marché en raison de sa proximité avec les bassins d'émissions.
D'après l'étude, la Norvège représentera près d'un tiers (30 %) du CO2 transporté dans le monde en 2030, avec 26 Mt/an, devant les Pays-Bas (23 Mt/an prévus) et le Royaume-Uni (20 Mt/an).
La France et la Belgique, qui n'ont pas la possibilité de stocker leurs émissions de CO2 au niveau national, devraient néanmoins y avoir recours.
L'Australie devrait jouer un rôle pivot sur le marché mondial, en expédiant et en stockant du CO2 provenant des pays voisins de la région Asie-Pacifique, y compris le Japon.
Des routes maritimes courtes
La plupart des routes maritimes proposées ne dépassent pas 1 500 miles (2 500 km) tandis que le trajet le plus long envisagé à ce jour – entre la Corée du Sud et l'Arabie saoudite – est de 7 500 milles (plus de 12 000 km).
Gageure. Si la nouvelle flotte de LCO2 carbure aux carburants conventionnels, elle pourrait émettre jusqu'à 5 % du total du CO2 transporté.
Rystad estime que le passage au GNL pourrait réduire les émissions de 18 %, le méthanol bleu de 20 % et l'ammoniac bleu (non disponible) jusqu'à 80 %.
Adeline Descamps