Ukraine : les primes pour risques de guerre augmentent encore

Crédit photo ©KyivIndependent
Selon plusieurs sources d'assurance, les primes auraient atteint 3 % de la valeur du navire, contre environ 1 % avant l'attaque mortelle contre un vraquier la semaine dernière.    

L'attaque par un missile russe contre le vraquier Ruler de l'entreprise philippine Venus Mare, navire battant pavillon libérien qui chargeait du minerai de fer au port de Pivdenny, a eu un effet immédiat sur les primes d’assurance. La réaction est quasi-instantanée en raison de la gravité de l’événement qui a tué un pilote ukrainien, blessé trois membres d’équipage et un employé du port.

C’est le premier tir mortel impliquant un navire marchand depuis plusieurs mois mais la 21e attaque ciblée sur les ports de la région Odessa depuis juillet, date du retrait de la Russie, de l'initiative des Nations unies, négociée entre les deux belligérants pour permettre aux céréales et denrées alimentaires de transiter via la mer Noire sous blocus maritime russe.

Dès lors, l'Ukraine est considérée comme une zone à haut risque par les assureurs maritimes car les navires ne bénéficient plus de la protection d'un corridor sécurisé. Le Kremlin a averti que tout navire croisant dans les eaux sous blocus serait considéré comme un bâtiment militaire de la partie adverse.

Dans ce cadre, une prime d'assurance supplémentaire contre les risques de guerre doit être renouvelée tous les sept jours tandis que que doit être souscrite une police d'assurance annuelle contre les risques de guerre.

3 % de la valeur du navire

Selon plusieurs sources du secteur, les primes auraient atteint 3 % de la valeur du navire, contre environ 1 % avant l'attaque, ce qui représenterait des dizaines de milliers de dollars de coûts supplémentaires.

Le Ruler était assuré pour 15 M$, avec des dommages estimés à 4 M$, sans responsabilité pour l'équipage.

Les taux de fret pour les chargements empruntant le corridor alternatif que Kiev a mis en œuvre, dès août, afin de contourner le blocus russe, sont revenus aux niveaux précédant l’attaque alors qu’ils avaient renchéri de 20 $ par tonne. C’est du moins ce que soutient une source gouvernementale.

Dans le cadre de cet itinéraire alternatif, les navires longent en principe les côtes de la Roumanie, de la Bulgarie et de la Turquie, tous pays membres de l'Otan.

Selon les autorités ukrainiennes, 91 navires ont exporté 3,3 Mt de produits agricoles et de minerai de fer depuis le 8 août 2023 et 116 navires ont fait escale dans les ports d'Odessa, de Chornomorsk et de Pivdenny.

Adeline Descamps

 

 

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