Selon les travaux des chercheurs du Centre for International Corporate Tax Accountability and Research (Cictar), relayés par la puissante fédération des travailleurs du secteur du transport (ITF), le salarié moyen dans de nombreux pays où Maersk opère accorde une part plus importante de ses revenus en impôts que ce que l'entreprise danoise déclare sur ses bénéfices.
Au niveau mondial, les bénéfices avant impôts du groupe de transport et logistique se sont élevés à 49 Md$ en 2021 et 2022. Mais en 2021, elle n'a payé que 3,7 % d'impôts sur ses bénéfices, et seulement 3 % l'année dernière. Ce chiffre inclut les impôts déclarés dans les 130 pays où la compagnie opère.
À titre de comparaison, un salarié danois moyen, imposable à hauteur de 39,1 %, a un taux d’imposition treize fois plus élevé que celui de Maersk. Les impôts du salarié néerlandais sont douze fois supérieurs et ceux l’Australien plus de six fois plus élevés.
Des bénéfices mulitpliés par 26
« Maersk est une icône danoise. Bien que nous soyons fiers de sa réussite commerciale, les profits de Maersk ne doivent pas se faire au détriment des travailleurs ou des contribuables, que ce soit au Danemark ou à l'étranger », a réagi Karsten Kristensen, vice-président du groupe Transports du syndicat danois 3F.
Les bénéfices mondiaux de l'entreprise ont considérablement augmenté depuis 2020, multipliés par plus de 26 au cours de la période de deux ans, selon le rapport de Cictar.
Entre 2020 et 2022, si Maersk avait été imposé au taux standard de 22 % de l'impôt sur les sociétés, le Danemark aurait perçu 9,4 Md$ en recettes fiscales. La taxe sur le tonnage payée par la compagnie est cependant passée d'environ 100 M$ par trimestre en 2020 à environ 200-250 M$ en 2022.
La rédaction