Après une brève accalmie durant la première semaine d’avril, la faction houthie, mouvement d’opposition au pouvoir en place au Yémen, a repris ses attaques en mer Rouge où elle organise le chaos à l’aide de missiles balistiques, navals et à ailettes, et autres drones depuis novembre en s’en prenant à la marine marchande.
Dernière démonstration de force dans ces eaux très fréquentées, cinq opérations militaires ont été menées en 72 heures, selon une revendication postée le 7 avril sur les réseaux sociaux par le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree. Elles viennent s’ajouter aux 34 frappes perpétrées en mars, a pointé le chef des Houthis, Abdel Malik, dans une allocution télévisée en date du 4 avril.
Deux navires de MSC sans liens apparents
Les dernières agressions ont visé notamment le Hope Island, naviguant sous pavillon des Îles Marshall et dont la gestion est opérée par la société britannique Helios ship management (propriétaire : CV Eleven LLC). Les MSC Grace F et MSC Gina ont également été pris pour cible. Le premier, enregistré au Panama, est opéré par MSC Shipmanagment (propriété Grace Oceanway). Le second, également sous pavillon panaméen, est géré, d’après son numéro d’identification IMO, par MSC avec Med Gulf Global comme propriétaire enregistré.
Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a de son côté indiqué, que ses forces avaient détruit dernièrement un système mobile de missiles sol-air dans un territoire contrôlé par les Houthis, abattu un véhicule aérien sans pilote au-dessus de la mer Rouge et « engagé et détruit avec succès un missile antinavire entrant ». Cette étalage des actions, devenu quotidienne de la part des autorités américaines, témoignent au delà de la demonstration d'actions des capacités militaires de la partie adverse.
Escorte de 68 navires
Aspides, la mission de l'Union européenne en mer Rouge, lancée mi-février avec une approche défensive similaire à celle de Prosperity Guardian, force navale internationale initiée par les États-Unis, a repoussé onze attaques houthies et escorté 68 navires marchands depuis son lancement, a annoncé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell lors d'une conférence de presse, aux côtés du contre-amiral grec Vasileios Gryparis, qui commande cette mission.
Lors de ces attaques, neuf drones aériens, un drone maritime et quatre missiles balistiques ont été interceptés, a précisé le contre-amiral Gryparis.
À ce stade, quatre navires militaires européens sont impliqués dans cette mission à laquelle 19 pays participent, dont la France, l'Allemagne, l'Italie, la Grèce ou la Belgique.
Version navale du Dôme de fer
De son côté, l'armée israélienne a annoncé le 9 avril avoir pour la première fois déployé son nouveau système de défense « C-Dome », la version navale de son bouclier antimissile dit Dôme de fer, qui peut contrer un appareil ennemi ayant pénétré son espace aérien. Le système est installé sur des corvettes Saar-6.
L'armée israélienne a investi ces dernières années dans cette nouvelle technologie afin notamment de protéger les importants gisements gaziers du pays en Méditerranée orientale.
Israël a lancé ces dernières années l'exploitation des champs offshore de Tamar et Leviathan dans le cadre de sa souveraineté énergétique et dans l'objectif d'exporter son gaz au Moyen-Orient et en Europe.
Adeline Descamps
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