Fiscalité carburant : "Nous ne voulons pas être gouvernés par Bercy !"

L'Unostra, organisation professionnelle réunissant des PME et TPE du transport routier de marchandises et de voyageurs, tenait son congrès, le 26 novembre à Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne). Face aux mesures fiscales présentées par le gouvernement sur le gazole, sa présidente, Sandrine Bachy,  appelle ses adhérents à poursuivre leur mobilisation.

Sandrine Bachy, présidente de l'Unostra.


Pourquoi l'Unostra et ses adhérents sont-ils en colère ?

La suppression de 2 centimes d'euros par litre de gazole sur la ristourne de TICPE dont bénéficient les entreprises de transport routier ne passe pas. Sur cette TICPE, on nous a taxé de 4 cts/l en 2014 comme solde de tout compte de l'abandon de l'écotaxe. Six ans plus tard, le gouvernement revient augmenter cette fiscalité sur le carburant.

Vous semble-t-il logique que les usagers des routes paient pour l'entretien des infrastructures routières ?

Le problème est que ces 4 centimes/litre déjà ponctionnés depuis 2014 ne sont en réalité pas affectés à l'entretien des infrastructures routières. Ils sont absorbés par Bercy (le ministère des Finances, ndlr), qui ne l'utilise pas à bon escient.  Cette fois encore, le gouvernement a promis que les 2 cts/l de taxe supplémentaire inscrits au PLF 2020 seraient réellement affectés aux routes. Mais comment le croire ? En 2014 les promesses étaient les mêmes.

Pour autant, les routes sont dégradées en France, avec quels moyens les entretenir ?

Les organisations professionnelles ont fait la proposition de l'éco-contribution, un peu à l'image de la taxe aéroport ou taxe de séjour, mais Bercy l'a refusée. Il y en a marre que ce soit Bercy qui gouverne !

Vous avez appelé vos adhérents à manifester votre mécontentement. Comment ? En bloquant les routes ?

Je n'ai pas envie d'appeler nos adhérents à bloquer les routes pour qu'ensuite ils se fassent fracasser les camions. Nous les appelons à poursuivre la mobilisation engagée depuis cet été, à rencontrer les députés, les élus locaux, les préfets pour leur expliquer la situation. Cette mesure va amener des entreprises de transport à fermer. Si ces élus et représentants de l'Etat veulent ne plus voir un camion français sur les routes, qu'ils laissent le gouvernement continuer dans cette voie-là.

En quoi cette mesure peut-elle nuire au transport routier français plus qu'aux entreprises des autres pays ?

Une taxe supplémentaire met en danger notre compétitivité. Par ailleurs, elle ne concerne pas les camions étrangers, qui ne font pas le plein de gazole en France mais dans des pays limitrophes où l'essence est moins chère.

Au niveau européen, le gouvernement français se bat pour défendre le pavillon tricolore en poussant le Paquet mobilité. L'admettez-vous ?

Il y  a eu des avancées par rapport au texte initial présenté en 2017. Mais c'est sur le plan national que la stratégie gouvernementale continue à nous déranger : à chaque fois qu'il y a besoin d'argent, ce sont les mêmes qui doivent mettre la main à la poche. Que fait Bercy des taxes déjà prélevées sur les entreprises de transport routier ? Nous ne le savons pas.




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