Les annonces se multiplient en faveur d’un recours accru au rail. Après la publication de la Stratégie nationale pour le développement du fret ferroviaire et la signature du Pacte pour le développement du fret ferroviaire, l’Union des entreprises de Transport et de Logistique de France (TLF) vient de dévoiler sa feuille de route pour doubler la part du ferroviaire d’ici 2030.
Pour y parvenir, le fret ferroviaire doit, selon l’Union TLF, "se réinventer en devenant une composante majeure d’une solution globale au service des chargeurs. Cette approche logistique ferroviaire doit être animée par l’ensemble des acteurs de la chaîne (chargeurs, logisticiens, commissionnaires de transport, transporteurs routiers et fluviaux), en s’appuyant bien entendu sur l’ensemble des prestataires ferroviaires : gestionnaires de réseaux, entreprises ferroviaires, opérateurs de transport combiné, loueurs de wagons et d’Unités de Transport Intermodales (UTI), ateliers."
Cinq axes de travail
Sans que cela ne constitue une quelconque surprise tant les conditions de la réussite d’une chaîne logistique intégrant le mode ferroviaire sont connues depuis longtemps, les cinq axes de travail prioritaires pour doubler la part du fret ferroviaire d’ici 2030 intègrent tout d’abord la performance du service ferroviaire. À ce titre, le taux de performance du ferroviaire doit être égal ou supérieur à 95 %, c’est-à-dire au même niveau que la route.
Cette recherche de la performance doit donc être associée à la mise en place d’un mécanisme d’indemnités financières adapté entre le gestionnaire de réseau et les acteurs économiques (Entreprises ferroviaires et clients). Constituant le second axe, la rentabilité économique du modèle ferroviaire passera par l’octroi d’aides financières. Un indicateur de performance sera, cependant, mis en place pour suivre le retour sur investissement de ces subventions.
Guide pratique ferroviaire
Autre axe de travail majeur, la connexion des grandes zones logistiques (ports, entrepôts, terminaux multimodaux) au Réseau Ferré National (RFN). Cela passe notamment par l’intégration des grandes plateformes logistiques au RFN. Cette logique est battue en brèche par le recul très sévère du réseau de lignes capillaires fret et par la transformation d’une partie des lignes déclassées en voies vertes.
Le quatrième axe vise à simplifier l’accès au mode ferroviaire qui peut sembler difficile à appréhender du fait de sa complexité. Un guide pratique ferroviaire devrait en favoriser l’approche sur ce point. Enfin, et s’inscrivant pour partie en complément du second axe, un soutien financier doit être apporté au report modal. Cela pourrait se concrétiser notamment par le développement d’un Plan d’aide au report modal ferroviaire (PARMFer) et d’un programme C2E (Certificat d’Economie d’Energie), ce dernier permettant de financer des opérations immatérielles.
