Première en France, Vallourec crée un opérateur ferroviaire portuaire

L'OFP Vallourec Rouen utilise deux locotracteurs de ce type.

Crédit photo OC
Le premier opérateur ferroviaire portuaire (OFP) créé par un industriel vient de voir le jour à Rouen. Couvrant, pour l’heure, uniquement les besoins du fabricant de tubes éponyme, l’activité de l’OFP Vallourec Rouen pourrait être étendue ultérieurement aux autres industriels implantés sur la Rive Droite du port normand.

La disette endurée au plan de la création de nouveaux opérateurs ferroviaires vient-elle de prendre fin ? On peut légitimement se poser la question à la faveur de l’émergence du premier opérateur ferroviaire portuaire : OFP Vallourec Rouen. Cette création est la première en France depuis plusieurs années.

Solution de substitution

Ce besoin est né d’une volonté de l’industriel d’internaliser des prestations de traction entre l’installation terminale embranchée (ITE) de Vallourec et le point de remise au Réseau Ferré National (RFN). En prolongement du transfert à venir, Vallourec, et plus particulièrement son établissement de Déville-lès-Rouen, a donc dû mettre sur pied une solution de substitution.

Elle a, pour ce faire, loué 2 locotracteurs auprès d’Akiem et formé 6 conducteurs qui sont, à présent, détenteurs d’une licence européenne de conducteurs de trains. Et c’est finalement à l’issue d’un très long processus que l’OFP Vallourec Rouen s’est vu délivrer l’agrément ministériel d’opérateur ferroviaire portuaire (OFP) en fin d’année 2018.

Opérationnel depuis début 2019

Devenu pleinement opérationnel depuis le début de cette année, le nouvel opérateur a pour mission principale d’assurer l’acheminement des wagons transportant des tubes devant bénéficier d’un traitement thermique entre le triage de l’Ouest à Rouen et l’usine de Déville-lès-Rouen. Ce trafic correspond à 2 trains complets échangés chaque semaine entre le site normand et le hub ferroviaire de Valenciennes.

L’opérateur prend également en charge l’acheminement de tubes stockés sur le port ainsi que ceux expédiés ou livrés par voie maritime. Enfin, et avec un volant de 7 conducteurs supplémentaires, il assure toutes les manœuvres de son installation terminale embranchée comportant 11 km de voies.

Commentant cette nouvelle organisation, Jérôme Tisseyre, responsable Systèmes de l’établissement Vallourec Tubes France de Déville-lès-Rouen, souligne que "nous avons gagné, ainsi, en autonomie et souplesse. Notre flux ferroviaire s’adapte désormais complètement aux contraintes de l’outil industriel."

La desserte du dernier km au profit d’autres industriels

Ces nouveaux moyens, l’OFP Vallourec Rouen souhaiterait, à l’avenir, les mettre à disposition des autres industriels embranchés sur les 9 km de voies du réseau portuaire de la Rive-Droite. Les locotracteurs de l’opérateur pourraient, ainsi, remorquer, des trains transportant des céréales par exemple. En revanche, et comme son agrément ne couvre pas ce type de cargaisons, l’opérateur ne serait pas en mesure d’assurer l’acheminement de transports exceptionnels ou de matières dangereuses.

Pour autant, ce complément d’activité est déjà initié avec la remorque des premiers matériels réformés ou non de la SNCF devant être acheminés sur le site de désamiantage de la Cellule Equipement ferroviaire de la société ATD. Cette proximité avec ce premier client est d’autant plus évidente qu’ATD exerce son activité dans un ancien hall de la tuberie de Vallourec Tubes France.

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