Ligne capillaire fret : transfert de propriété réussi dans les Ardennes 

Train entier de maïs humide sortant du silo Vivescia d’Alland’Huy le 27 octobre 2021 et vu en ligne à l’entrée de la commune d’Amagne.

Crédit photo DR
Menacée de fermeture pour cause de mauvais état de la voie, la ligne capillaire fret Amagne - Lucquy - Attigny a été pérennisée grâce au transfert de propriété datant du 1er janvier 2021. Les deux communautés de communes des Ardennes qui sont à présent aux commandes œuvrent désormais à son développement, en prolongement de travaux de régénération devant débuter au premier trimestre 2022. 

Sans que cela ne fasse les gros titres de la presse, le transfert de propriété de la ligne capillaire fret Amagne - Lucquy - Attigny constitue l’exemple même des nouvelles potentialités offertes au fret ferroviaire dans le cadre de la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la république). Cette ligne à voie unique de 10 km de longueur qui est donc devenue, depuis le 1er janvier 2021, la première en France à être gérée directement par deux communautés de communes locales, à savoir celles du Pays Rethélois et des Crètes Préardennaises. 

Sérieux coup de pouce financier

Ce transfert, accompagné par SNCF Réseau, le précédent propriétaire de l’infrastructure, a bénéficié d’un sérieux coup de pouce financier de la part de nombreux acteurs. Ainsi, sur les 1,2 million d’euros de travaux de remise en état de la voie qui débuteront au premier trimestre 2022, 47,5 % seront pris en charge par l’État dans le cadre du pacte Ardennes, tandis que 33,33 % seront apportés par la Région Grand Est au travers du dispositif Cap Fret. Les autres intervenants seront le département des Ardennes et les deux Communautés de communes précitées. 

Les travaux réalisés sans fermeture de la ligne vont permettre, tout d’abord, de pérenniser les 40 000 t annuelles de trafic apportées par la coopérative Vivescia. Mais ils amèneront également d’autres perspectives de développement en prolongement de la mise en place d’une nouvelle plateforme de transbordement camions/trains à Attigny. Les nouveaux trafics envisagés dès 2022 pourraient concerner des conteneurs, des chargements de bois scolytés ou des eaux minérales. Ils porteraient alors le trafic de la ligne à environ 100 000 tonnes par an. 

De la nécessité d’accélérer

En attendant, le coût des travaux et de maintenance de la ligne est en chute libre. Non moins d’une demi-douzaine de sociétés ont en effet fait acte de candidature pour réaliser ces travaux, selon un référentiel différent de celui de SNCF Réseau. S’agissant de la maintenance, celle-ci est estimée à un peu plus de 100 000 € par an. Comme Vivescia s’est engagée jusqu’à 2 € la tonne, le déficit prévu de 20 000 € pourrait être comblé dès lors que la nouvelle plateforme d’Attigny montera en puissance. 

Amagne - Lucquy - Attigny peut d’ores et déjà être vue comme un laboratoire de bonnes pratiques mises en œuvre dans le cadre des transferts de propriété. À l’heure où les transformations d’anciennes lignes en voies vertes s’amplifient, il conviendrait toutefois que ce mouvement s’accélère, sous peine de ne pas voir se réaliser les objectifs ambitieux de doublement du trafic fret affichés. 

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