Hausse du coût de l’énergie : pas d'aide pour le fret ferroviaire

La crise énergétique devrait coûter 55 millions d’euros à la filière fret ferroviaire cette année.

Crédit photo Olivier Constant
Frappé au même titre que le transport routier d’une hausse exponentielle du coût de l’énergie, le fret ferroviaire ne bénéficiera pas, en revanche, d’une aide conjoncturelle. Les 55 millions d’euros demandés par l’Alliance 4F n’ont pas reçu une suite favorable de la part du gouvernement le 7 avril dernier.

Le refus de l’Etat d’allouer une aide de 55 millions d’euros demandée par l'Alliance 4F pour soutenir les acteurs de la filière fret ferroviaire confrontés à une hausse exponentielle du coût de l’énergie. Dans un communiqué publié le 8 avril 2022, celle-ci a décrété que "la filière estime que la crise énergétique va lui coûter 55 millions d’euros cette année". Cela apparaît comme un très mauvais signal donné en faveur du report modal. Surtout, et comme l’explique André Thinières, délégué général de l’association Objectif OFP, "il s’agit, ni plus ni moins, que d’une distorsion de concurrence par rapport au transport routier qui, de son côté, a obtenu l’aide demandée, soit 400 millions d’euros. Nous sommes donc extrêmement déçus par cette décision qui nous fait revenir au point de départ. Il en découle dès à présent un déficit de compétitivité qui ne pourra pas être compensé par la réalisation de nouveaux efforts de productivité".

Une loi de programmation ?

Coordinateur de l’Alliance 4F (Fret Ferroviaire du Futur), Franck Tuffereau, souligne pour sa part que "le gouvernement accompagne massivement le transport routier. Il est donc inconcevable que le fret ferroviaire ne bénéficie pas de mesures comparables". Avant d’ajouter que "le gouvernement remet en cause les chances de parvenir à l’objectif de doublement de la part modale du fret ferroviaire d’ici 2030. Nous le déplorons et restons mobilisés". 

C’est une même mobilisation qui prévaut au sein du transport combiné dont les objectifs de développement sont encore plus ambitieux puisqu’ils portent sur un triplement de l’activité d’ici 2030. Président du Groupement National des Transports Combinés (GNTC), Ivan Stempezynski, estime, en effet, "qu’au-delà de la décision en elle-même, ce qui est gênant, c’est l’ensemble des décisions prises à l’endroit du fret ferroviaire. Je prône, dans ces conditions, la mise en place d’une loi de programmation en faveur du développement du fret ferroviaire et du transport combiné. Elle marquerait l’engagement de toutes les parties sur les moyens, les acteurs et les échéanciers". 

Le prix du Kwh en hausse de 70 %

En attendant, le fret ferroviaire va devoir se contenter des 170 millions d’euros d’aides annuelles qu’il a obtenus en septembre 2021 dans le cadre du plan de relance pour favoriser le report modal.

Au-delà de l’augmentation moyenne pondérée du prix du Kwh de 70 % supportée par les opérateurs depuis décembre 2021, ces derniers font face également à une hausse très forte du gasoil alimentant les locomotives Diesel. Ils vont donc devoir, entre autres mesures, poursuivre l’optimisation du coefficient de chargement des trains pour tenter de limiter les conséquences de l’envolée du prix de l’énergie.   

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