S’il est une ligne capillaire fret pour laquelle la Région Nouvelle-Aquitaine s’est bien battue pour obtenir sa réouverture, c’est bien de Saint-Varent - Thouars. La mobilisation a en effet duré plusieurs années pour obtenir la réouverture de cette ligne fermée à la circulation depuis 2015. Sa remise en service était d’autant plus justifiée que la ligne Niort - Parthenay est redevenue opérationnelle après travaux en juin 2019. C’est donc pour assurer la continuité de la ligne Thouars - Saint-Varent - Parthenay - Niort (87 km), présentée comme stratégique pour assurer notamment les approvisionnements du Sud-Ouest en granulats, que la Région a soutenu fortement ce projet.
Surcoûts financés par la Région
Comme le confirme Renaud Lagrave, vice-président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine en charge des Mobilités : "La Région a apporté un soutien majeur et sans faille à ce dossier pour parvenir à la réouverture de cette ligne fret stratégique. Nous avons toujours été conscients du potentiel important et de l’intérêt stratégique de cette ligne et avons porté notre engagement financier au même niveau que celui de l’État, soit 6,2 millions d’euros, aux côtés des industriels, des communautés de communes et du Conseil départemental des Deux-Sèvres. La Région, aux côtés de l’État, a également accepté de prendre en charge les augmentations de coût liées notamment au conflit en Ukraine pour assurer la réussite de ce projet emblématique pour le fret ferroviaire et le territoire néo-aquitain". Ces augmentations portent sur un montant de 604 260 €, tant et si bien que la part de la Région atteint désormais 44,18 % d’un budget global de 15,974 millions d’euros.
Les premières opérations réalisées dans le cadre de la réouverture de la ligne ont débuté le 31 octobre 2022. Mais le gros des travaux sera réalisé au cours de la période janvier à fin 2023. Ils concerneront principalement le renouvellement de 33 km de voie, l’entretien et la remise en état des ouvrages d’art et la régénération et la simplification des installations de signalisation. À l’issue de la phase des essais techniques, les circulations ferroviaires pourront reprendre fin 2023 à une vitesse d’exploitation de 60 km/h.
Itinéraire alternatif
Les trains issus de la carrière de la Noubleau (Carrières Roy) à Saint-Varent n’auront plus à transiter par Thouars et Saumur pour rejoindre notamment Bordeaux et Langon. Les importants surcoûts liés à cet itinéraire plus long seront donc éliminés. Pour l’heure, le potentiel de Saint-Varent - Parthenay est estimé dans une fourchette comprise entre 650 000 et 800 000 tonnes par an.
Outre son important potentiel, l’intérêt de cette ligne est, selon la Région, "de constituer un itinéraire alternatif à la magistrale Tours - Poitiers - Bordeaux (double voie électrifiée - NDLR) en cas de problème ou de travaux sur cette ligne".
