Un "plan Marshall" pour le port du Havre

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L’Union maritime et portuaire du Havre (UMEP) qui rassemble 600 entreprises (22 000 salariés) et la Fédération des communautés portuaires de l’axe Seine ont présenté le 5 janvier au Havre leur "plan stratégique 2050".

Crédit photo Port du Havre
L’Union maritime et portuaire du Havre (UMEP) a présenté le 5 janvier un "plan stratégique" pour le port du Havre et l’axe Seine. L’objectif est notamment de faire du "lobbying en meute" auprès des instances européennes et d’inscrire des projets d’infrastructure dans le plan Juncker 2.

L’Union maritime et portuaire du Havre (UMEP) qui rassemble 600 entreprises (22 000 salariés) et la Fédération des communautés portuaires de l’axe Seine ont présenté jeudi 5 janvier au Havre leur "plan stratégique 2050". Ce programme, qui sera soumis aux candidats à l’élection présidentielle, consiste en un plan de sauvegarde et de développement du port du Havre, premier port français de conteneurs (2,5 M de conteneurs EVP) et de l’axe Seine dans son ensemble. "Nous ne proposons pas un énième livre blanc, mais un plan Marshall", a prévenu Michel Segain, président de l’UMEP.

Un nécessaire lobbying en meute

Et pour commencer le constat. "Pour le trafic de conteneurs, le port d’Anvers est aujourd’hui le premier port alimentant Paris", a rappelé Michel Segain, en pointant le risque de "catastrophe économique pour la Normandie" lié à la réalisation du canal à grand gabarit Seine-Nord Europe qui va relier la Seine à l’Oise. "Malgré de multiples alertes lancées auprès des politiques sur le risque majeur de voir les volumes de conteneurs siphonnés par les port du Nord (…), ce projet va démarrer".

L’état-major de l’UMEP a insisté sur la nécessité de faire du "lobbying en meute" auprès des instances européennes  Bruxelles, c'est-à-dire de rompre avec le fonctionnement qui a cours aujourd’hui, chaque institution ayant son bureau à Bruxelles. "La France maritime et portuaire est quasiment absente à Bruxelles aujourd’hui", a déploré Michel Segain, appelant à la mise en place d’un véritable "commando de l’axe Seine à la conquête de l’Europe". Objectif : "dépolariser" peu à peu les ports du range nord européen au profit du Havre.

Un espace structurant pour fédérer les acteurs

Pour porter cette "ambition commune", l’UMEP a imaginé un "espace structurant Seine Port Europe" - en écho à Thamesport, le port de Londres - qui fédérerait tous les acteurs de la vallée de la Seine en les inscrivant dans une dimension européenne et mondiale.

Cela passe notamment par des investissements dans les infrastructures. Dans son document de cadrage intitulé "Seineport Europe, port of the future", l’UMEP insiste sur la nécessité d’inscrire une série de projets dans le cadre du plan européen d’investissement stratégique en préparation, Juncker 2 (soit 630 Md€) ; des projets sont chiffrés à 17 Md€ sur 30 ans. 

Priorité à la réalisation de la "chatière"

A court terme - pour un budget de 850 M€ - l’UMEP souhaite favoriser la massification des flux, avec une première urgence, la réalisation de la fameuse "chatière". Il s’agit d’un système permettant à des barges fluviales d’accéder aux terminaux de port 2000 par tout temps, et ce faisant,  pallier le vice de fabrication de Port 2000, ce dernier ayant été construit dans l’estuaire de la Seine … sans liaison directe avec la Seine.

Les autres projets de cette première phase sont l’électrification du tronçon ferroviaire Serqueux-Gisors et l’achèvement de deux postes supplémentaires à Port 2000. Au chapitre de la massification des flux, il est à noter que le "plan stratégique" de l’UMEP ne fait pas mention de l’outil existant, le terminal multimodal du Havre (140 M€).  Selon Jean-Louis Le Yondre, président du syndicat des transitaires du Havre (adhérent de l’UMEP), l’équipement peine à démarrer car il a été conçu pour un trafic de 6 M de conteneurs, et non 2,5 M.

A moyen terme, le "plan stratégique" comprend le contournement ferroviaire nord d’Amiens, l’extension de Port 2000, la refonte du port intérieur du Havre, le prolongement du grand canal ; ceci pour 1,7 Md€. La phase 3 (15 Md€) vise les projets à long terme dont la  réalisation de la ligne ferroviaire LNPN (Ligne nouvelle Paris-Normandie). 

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