Véritable casse-tête de la logistique urbaine, la livraison du dernier kilomètre pourrait se voir apporter une solution novatrice avec Supraways. Créée il y a quatre ans et demi à Lyon, cette société développe, un système de navettes aériennes suspendues à des pylônes hauts de 10 mètres.
Une alimentation électrique
D’une capacité de 7 à 9 places ou de 1,5 tonnes de charge marchande (6 m3), les cabines Supras – Système Urbain Personnalisable Rapide Autonome Solaire - évoluent aux alentours de 6 à 7 mètres du sol à une vitesse commerciale comprise entre 50 et 60 km/h grâce à une solution électrique installée à l’intérieur de la voute support.
Une partie de cette alimentation électrique proviendra de la solarisation d’une partie des installations. Le bruit de déplacement de ces navettes est "inférieur à celui d’une rame de tramway", revendique ses concepteurs.
Le monde économique lillois s’engage
C’est du côté de l’agglomération lilloise que le projet a avancé d’un cran. La Fédération régionale des Promoteurs Immobiliers (FPI) a décidé de financer une étude technique du projet. Cet engagement pourrait motiver la Région Hauts-de-France à s’intéresser également au projet. D’autant que les besoins en logistique urbaine sont avérés.
Capables de transporter jusqu’à trois palettes européennes aux heures creuses, les Supras pourraient, ainsi, connecter en liaison point à point sans arrêts intermédiaires des zones logistiques externalisées comme celles situées proches de l’aéroport de Lille-Lesquin avec des hôtels logistiques urbains.
Deux enjeux majeurs
Cette forme de modernisme identique à celle représentée à l’époque par le VAL pourrait répondre à deux enjeux majeurs. Le premier est lié à la congestion routière existant dans l’agglomération lilloise. Le nouveau système limitera donc le nombre de véhicules de livraison circulant sur le réseau routier.
Le second est lié "au renchérissement du coût du dernier kilomètre ces dernières années. Auparavant, sur un trajet Chine-Paris, par exemple, il s’élevait à 8 % du prix du transport. Maintenant, nous sommes plus proches des 26 %", explique Claude Escala, président fondateur de Supraways.
Avant d’ajouter que "le prix du kilomètre d’une ligne Supraways ne nécessitant qu’une très faible emprise foncière est de l’ordre de 10 à 15 millions d’euros, soit un coût bien inférieur à celui d’une ligne de tramway."
Le démonstrateur en Région Parisienne
Pour l’heure, la circulation d’un premier démonstrateur est prévue aux alentours de 2023/2024. Portée à l’instar de Lille par une forte volonté d’innover, l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines s’est déjà positionnée pour accueillir la première expérimentation d’un système Supraways.
Connu sous le nom de SupraSQY, ce projet de construction d’une ligne de 10 km pourrait être finalisé pour les Jeux Olympiques de 2024 devant se tenir à Paris. Il pourrait être précédé par la construction du centre d’essais proprement dit d’ici deux ans.
Convaincre Paris-Saclay
Pour des raisons identiques d’innovation et de recherche de solutions efficaces, l’agglomération voisine, Versailles Grand Parc, a confié cet été à la start-up une étude d’implantation sur son territoire.
Enfin, Supraways essaie aussi "de convaincre l’agglomération de Paris-Saclay afin de proposer une couverture de l’Opération d’Intérêt National (OIN) Paris-Saclay, en complément du réseau de trains, de métros, de tramways et de RER", comme le confirme son dirigeant.
