L’Airbus A321 vient d’entamer une nouvelle carrière. Le premier exemplaire de ce type transformé en avion-cargo a, en effet, effectué son premier vol commercial dans cette nouvelle configuration le 27 octobre. Livré à Vallair en septembre 2020 à l’issue de sa transformation par Elbe Flugzeugwerke (EFW) - co-entreprise de ST Engineering avec Airbus - cet appareil avait préalablement obtenu sa certification européenne (EASA) le 25 février 2020. La certification américaine (FAA) est, pour sa part, intervenue en juillet 2020.
La poste australienne pour commencer
Livré par Vallair à Qantas, le premier appareil est, depuis, utilisé pour les besoins de la poste australienne. Transformé en version cargo à Singapour, l’appareil peut transporter jusqu’à 27,9 tonnes de fret (répartie en 14 conteneurs sur le pont principal et 10 autres en soute) sur une distance de 4 260 km.
D’autres suivront rapidement car il est désormais prévu que des chaînes de conversion supplémentaires soient implantées en Chine, Allemagne et Etats-Unis. La cadence de transformation pourrait, ainsi, passer à 23 appareils par an d’ici à 2023.
Des appareils devenus disponibles
Vallair a d’ores et déjà confirmé la location de deux appareils à SmartLynx Malta et la signature d’une lettre d’intention pour dix A321P2F (passenger to freighter) pour GlobalX, une nouvelle compagnie aérienne basée à Miami. Ces appareils seront opérationnels d’ici au printemps 2023.
Airbus prévoit, pour sa part, la conversion en version cargo d’environ 1 000 avions d’une capacité cargo comprise entre 10 et 40 tonnes au cours de la période 2019-2038. Nul doute que ces prévisions vont être revues compte tenu de l’état du transport aérien durablement frappé par les effets du COVID-19. Des milliers d’appareils moyen-courrier sont, en effet, actuellement sous-utilisés, voire même stockés en attendant la reprise de la demande passagers. Le secteur cargo ne devrait donc plus faire face, à présent, à une pénurie d’avions à transformer en version cargo.
L’absence de visibilité sur les mois / années à venir pourrait, en effet, inciter les compagnies aériennes à se séparer d’un certain nombre d’appareils, même récents. Celles qui en sont propriétaires pourraient, ainsi, reconstituer une partie de leur trésorerie mise à mal depuis la réduction drastique des vols passagers intervenue à partir du printemps 2020.