Deux fédérations patronales allemandes mettent la pression pour le développement des maxi-camions

Le projet de loi préparé par la précédente majorité prévoit une extension du réseau accessible aux maxi-camions à travers le pays.

Crédit photo Taina Sohlman - stock.adobe.com
Le sujet des maxi-camions mobilise en Allemagne. Alors que le précédent gouvernement avait préparé un projet de loi pour son développement, la nouvelle majorité semble bloquer son vote. Au grand désespoir des professionnels qui viennent de lui adresser une lettre ouverte.

Le pitch. Dans une lettre commune adressée au chancelier Olaf Scholz, les fédérations allemandes BGA ( commerce de gros et commerce extérieur ) et BWVL (transports et logistique) réclament une sécurité de planification pour les maxi-camions.

Les revendications. "Nos entreprises membres du commerce, de l'industrie et des services logistiques exigent une déclaration claire sur la question de savoir si et comment les choses doivent continuer après que le ministère fédéral de l'environnement a refusé de donner son accord en raison de doutes fondamentaux sur l'utilisation des camions longs", exposent les deux fédérations dans leur courrier.

"Le comportement du ministère de l’Environnement frise la résistance passive et ce, bien que les effets d'économie de CO2 et de décharge de l'infrastructure par ce concept de transport soient incontestés depuis des années", s’impatientent Antonin Finkelnburg (directeur du BGA) et Markus Olligschläger (BWVL).

Un sujet qui date. Le dossier traîne en Allemagne depuis une étude scientifique approfondie menée en 2012 par l’Office fédéral des routes, BAST, qui accorde son blanc-seing aux maxi-camions.

"Deux camions longs remplacent trois camions conventionnels et réduisent ainsi les émissions de CO2 et les charges pour l’infrastructure, estimait alors l’Office. Des effets de transfert au détriment du rail ou des restrictions en termes de sécurité routière n’ont pas été constatés."

Mais le vent a tourné pour les maxi-camions avec le changement de majorité en septembre 2021. Le texte, préparé par le dernier gouvernement d’Angela Merkel mi-2021, est depuis bloqué. Le ministère de l’Environnement, détenu par les Verts, met en effet en doute le concept et les conclusions de l’étude de 2012.

Un manque de considération. A tord selon les deux fédérations pour qui Berlin mettrait en cause le concept du maxi-camion pour des raisons idéologiques non fondées.

"Le ministère montre peu de compréhension pour l’importance de la logistique, troisième facteur économique de l’Allemagne", déplore le communiqué qui demande à l’UE de s’engager pour une exploitation des véhicules de type 1 au-delà des frontières au sein de l’Union.

Une lettre ouverte. Neuf associations et 14 entreprises des secteurs de l’industrie, de l’expédition, de la logistique et du transport ont co-signé la lettre ouverte à Olaf Scholz, dans laquelle elles soutiennent les objectifs de réduction de CO2 de l’UE et du gouvernement fédéral et ses efforts pour développer les propulsions zéro émission.

Un vent favorable. Dans le contexte actuel de sous-développement des stations de rechargements pour les véhicules à propulsion alternative, "les camions longs -qui permettent de transporter une plus grande quantité de marchandises pour une consommation d’énergie quasi-identique- pourraient apporter une contribution considérable, indépendamment de leur mode de propulsion. Ils pourraient permettre de réduire la consommation d’énergie et d’économiser le personnel", insistent les signataires.

La feuille de route est prête. Le projet de loi préparé par la précédente majorité prévoit une extension du réseau accessible aux maxi-camions à travers le pays, avec 200 nouvelles connexions au réseau routier, pour la plupart courtes, soumises à l’aval des Länder. La législation actuelle n’accorde aux maxi-camions qu’un statut provisoire, à titre d’essai, jusqu’au 31 décembre 2023.

Les signataires demandent à Olaf Scholz d’approuver le projet du gouvernement Merkel, de préparer une réforme qui ira plus loin pour l’après janvier 2024 et de s’engager au niveau de l’UE en faveur d’une exploitation régulière de ces véhicules au niveau international.

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