Les industriels du nord-ouest de l’Italie réclament une politique d’investissements dans les infrastructures

Le drame du pont Morandi à Gênes cet été n'est pas sans conséquences sur les acheminements de marchandises des industriels locaux.

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Les industriels du nord-ouest de l’Italie viennent d'adresser un manifeste au gouvernement pour réclamer une politique d'investissement dans les infrastructures. Certains en appellent même à une manifestation le 13 décembre à Milan.

Le nord de l’Italie se mobilise au nom du développement durable. À Gênes, un pacte a été signé entre les gouverneurs de la Ligurie, du Piémont et de la Lombardie pour obliger le gouvernement à lancer une politique d’investissements ciblée pour redessiner le panorama des infrastructures italiennes et débloquer les grands chantiers.

Un manifeste

À Turin, douze associations d’entreprises et de coopératives représentant quelque 13 millions de salariés se sont rassemblées pour rédiger un manifeste. Dans ce document expédié au gouvernement, elles ont défendu la construction des couloirs européens et la remise en ordre des infrastructures en soulignant leurs impacts sur le développement durable de l’économie transalpine.

À commencer par le Lyon-Turin, "une occasion que nous ne pouvons pas nous permettre de perdre", estime Giancarlo Gonella, président de la section piémontaise de Legacoop, la ligue des coopératives. Selon Marco Bonometti, président de la confédération des industriels lombards, les retards ou l’absence de travaux sur les infrastructures entre 2015 et 2030, généreront un coût global de 640 Md€.

Un constat brutal

"Le PIB du nord-ouest est le plus élevé de toute l’Europe, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre notre dynamisme", a estimé pour sa part le gouverneur du Piémont, Sergio Chiamparino, durant une réunion organisée la semaine dernière à Gênes. Le constat brossé durant cette rencontre est brutal. Depuis l’effondrement du pont Morandi à Gênes, l’économie régionale connaît un début de crise en raison des difficultés d’acheminement.

L’étude des coûts et bénéfices lancés par le ministre des Infrastructures et des Transports, Danilo Toninelli (Mouvement 5 étoiles), sur la construction du troisième corridor pour conserver l’amitié de son électorat environnementaliste, risque d’avoir également un impact désastreux. "Nous devons récupérer les quelque 600 000 conteneurs qui partent chaque année du nord de l’Italie vers Rotterdam pour être ensuite acheminés par voie maritime vers les autres marchés au lieu d’emprunter les ports de la Ligurie", affirme Giovanni Mondini, président de Confindustria Genova, l’équivalent d’une section régionale du Medef.

À Turin, les reports, voire l’interruption de la construction du Lyon-Turin envisagés par le gouvernement de coalition Ligue-Mouvement 5 étoiles risquent de couter très cher à la région et en rebond à toute l’Italie  et pas seulement au niveau de l’emploi.

Un frein au développement économique

En Lombardie enfin, le manque d’investissements ciblés freine la course des industriels. Alors que faire ? "Pousser le gouvernement à avoir une vision nouvelle, on ne peut perdre du temps à trop réfléchir, il faut agir à l’échelle nationale pas seulement dans le nord car le fossé est encore trop profond entre les deux bouts du pays", assène pour sa part Maurizio Casasco, président de Confapi, la confédération des PME italiennes.

Pour obliger le gouvernement italien à entendre leur message, les industriels et les coopératives manifesteront à Milan le 13 décembre prochain. Une première dans l’histoire italienne car ils marcheront aux cotés des syndicats.

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