Selon une étude que vient de publier l’Observatoire sectoriel DBK de la société Informa D&B, filiale de l’assureur-crédit CESCE, le chiffre d’affaires des opérateurs logistiques basés en Espagne a progressé de 7,8 % en 2021 et a atteint le chiffre record de 5,2 milliards d’euros (Mds€). Ce montant inclut les activités de stockage ainsi que celles qui sont liées aux marchandises en magasin (manipulation, transport et distribution). L’étude confirme donc l’existence d’un fort rebond, après le recul observé en 2020 (- 2 %).
Le poids de l’alimentation
Cette progression s’explique par la reprise globale de l’activité économique en Espagne, la bonne tenue de la production parmi les principales industries clientes et la croissance du commerce électronique. Le secteur de l’alimentation et des boissons contribue à lui seul à hauteur de 42 % du chiffre d’affaires des opérateurs logistiques. En revanche, la baisse de la production automobile a eu un impact négatif.
Les activités de stockage et de manipulation de marchandises en magasin ont enregistré une croissance de 7,4 % pour attendre 2,5 Mds€, alors que celles de transport et de distribution ont connu une progression supérieure.
Un nombre croissant d’entreprises
Le regain d’activité du secteur continue à encourager l’arrivée de nouveaux entrants. Selon le pointage effectué par DBK, il y avait 225 opérateurs en 2021 contre 175 en 2018 et 165 en 2016, soit une progression 36 % en cinq ans. Le nombre d’entrepôts est de l’ordre de 1 200, situés principalement en Catalogne et dans la région de Madrid, et le secteur emploie 37 500 salariés.
Cette poussée s’accompagne d’une tendance à la concentration de l’offre. En effet, en 2021, les dix premiers groupes du secteur ont réalisé globalement 56 % du chiffre d’affaires cumulé de la logistique espagnole. Les cinq premiers ont concentré 37 % du total.
Des perspectives favorables
Selon DBK, le volume d’affaires des opérateurs logistiques devrait continuer à croître pendant la période 2022-2023, grâce au recours croissant à l’externalisation des services logistiques et au dynamisme du commerce électronique (voir encadré ci-dessous).
Un ralentissement est toutefois perceptible, en raison de l’évolution macro-économique globale, d’une possible résurgence du Covid-19 et surtout des tensions géopolitiques en provenance de l’est de l’Europe. Dans ces conditions, le chiffre d’affaires progresserait de 3,8 % en 2022 et de 2,3 % en 2023.
Le commerce électronique se moque des turbulences
Une autre étude récente de l’Observatoire sectoriel DBK montre que les revenus des activités de stockage, transport et distribution liées aux opérations commerciales en ligne ont progressé de 16,3 % en 2021 (après + 28,9 % en 2020 et + 22,6 % en 2019) pour se situer à 2,85 Mds€. En dépit des incertitudes (conjoncture, Ukraine, fragilité des supply chain, etc.), le document table sur une hausse moyenne de 10 % par an pendant la période 2022-2023.
Le document souligne l’entrée de nouveaux acteurs et une concurrence croissante. Cependant, les cinq premiers opérateurs représentaient 47 % du marché en 2021 (61 % pour les dix premiers).
