Xavier Bertrand : "Brexit : 2 minutes de contrôle supplémentaire par camion génèrent 27 km de bouchon"

"Nous réfléchissons ensemble à la manière d’éviter des contrôles physiques à Calais et à Dunkerque et pour voir comment effectuer toutes les formalités en amont. C’est-à-dire des solutions de dématérialisation et de digitalisation pour échapper aux fameuses deux minutes, synonymes de chaos", Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France.

Crédit photo Aldo Soares
À l’approche de la sortie effective du Royaume-Uni de l’Union européenne, les parties prenantes en craignent les impacts négatifs. Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France, a accepté de répondre à nos questions sur les mesures prises par le gouvernement pour pallier un Brexit "dur", notamment à travers le renfort de douaniers et d'infrastructures dans les Hauts-de-France.

L'Officiel des Transporteurs : Le gouvernement commence à prendre des mesures pour pallier un Brexit "dur", notamment à travers le renfort de douaniers et des infrastructures dans les Hauts-de-France. Comment les analysez-vous ?

Xavier Bertrand : Cela fait deux ans et demi que l’on sait à quel moment sera mis en œuvre le Brexit. Mais le sommet de l’État français a tardé à prendre conscience de la nouvelle donne et des risques qu’elle engendrait. Mis à part Gérald Darmanin, également ministre des Douanes, qui a pris la mesure des difficultés, l’engagement des ministres reste flou. De plus, le coordinateur national Brexit, Vincent Pourquery de Boisserin, n’a été nommé que le 2 octobre !

L'O.T. : Que pouvez-vous dire au secteur de la logistique et du transport très inquiet ?

X.B.  : Nous travaillons déjà avec ce secteur main dans la main depuis des mois afin de trouver des solutions pour maintenir la fluidité sur les ports et dans le tunnel sous la Manche. Nous œuvrons également depuis longtemps avec le secteur du transport britannique. La question de la fluidité reste essentielle car, derrière elle, ce sont des dizaines d’emploi en jeu.

Deux minutes de contrôle supplémentaire par camion signifient 27 km de bouchon, par conséquent une économie complètement à l’arrêt. Ce qui se traduit par un problème d’approvisionnement, de sécurité civile et des blocages sur plusieurs jours. Je veux éviter cela. Nous avons donc demandé au ministère des Douanes de prendre en compte ce problème.

Nous réfléchissons ensemble à la manière d’éviter des contrôles physiques à Calais et à Dunkerque et pour voir comment effectuer toutes les formalités en amont. C’est-à-dire des solutions de dématérialisation et de digitalisation pour échapper aux fameuses deux minutes, synonymes de chaos.

L'O.T. : À l’approche de la sortie effective du Royaume-Uni de l’Union, les parties prenantes craignent de plus en plus les impacts négatifs. Pensez-vous réellement que toutes les mesures seront mises en place d’ici à six mois ?

X.B. : Je ne suis pas devin. Nous préparons les choses le mieux possible. Nous faisons tout ce que nous pouvons, par exemple la communauté d’agglomération de Calais qui, pour gagner du temps, a fait en sorte que des terrains soient disponibles pour la construction de bureaux de douane.

Nous expérimentons également le contrôle automatisé Fastpass. Les actions que je mène traduisent ma préoccupation à l’égard de l’État, qui doit enfin se mettre en ordre de bataille, et à l’égard des acteurs régionaux, qui doivent tous adopter le "Cargo Community System", le système d’information portuaire destiné à faciliter les échanges d’information comme à Dunkerque.

> Lire l'intégralité de l'article dans L'Officiel des transporteurs n° 2944 du 12 octobre 2018.

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