Un rapport dénonce l’exploitation de conducteurs

C’est dans leur véhicule que les routiers doivent se reposer, dormir, manger et vivre pendant plusieurs mois d’affilée.

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Pour répondre à l’afflux de commandes sur Internet en raison du confinement, de nombreux grands sites industriels ont fait appel à davantage de volumes de transport et à des sociétés de transport routier sous-traitantes d’Europe de l’Est. Une enquête pointe différents abus envers les salariés employés par ces entreprises.

Pour répondre à l’afflux de commandes sur Internet en raison du confinement, de nombreux grands sites industriels ont fait appel à davantage de volumes de transport et à des sociétés de transport routier sous-traitantes d’Europe de l’Est. Une enquête de FNV-VNB (centre de recherche VNB, attaché à la centrale syndicale des Pays-Bas), de l’ITF (Fédération internationale des ouvriers du transport) et de l’UITA (Union internationale des travailleurs de l’alimentation) pointe différents abus envers les salariés employés par ces entreprises. "La crise sanitaire a exacerbé l’exploitation des chauffeurs, alors que le secteur souffrait déjà de nombreux abus », a soutenu le secrétaire général de la Fédération internationale des transports, Stephen Cotton.

Une nouvelle tendance

Selon le rapport, une nouvelle tendance serait apparue pendant la pandémie, la création de sociétés de transport sous-traitantes qui s’établissent dans des pays de l’Est pour recruter des chauffeurs venus de pays comme l’Ukraine, la Biélorussie, l’Ouzbékistan, la Turquie et les Philippines. Employés sous des contrats d’Europe de l’Est, ils travaillent presque exclusivement en Europe de l’Ouest précise le rapport. Au lieu des salaires de 2 000 euros par mois et d’un accès à un visa de travail européen que les sociétés leur auraient fait miroiter, beaucoup de ces conducteurs témoignent de conditions de travail exécrables.

C’est dans leur véhicule que les routiers doivent se reposer, dormir, manger et vivre pendant plusieurs mois d’affilée. Ils perçoivent en moyenne 100 à 600 euros par mois. Parfois, selon des témoignages de conducteurs philippins, ils ne sont pas payés. En cas de contrôle, les conducteurs ont pour consigne ne pas répondre aux questions sur leurs temps de conduite et de repos. Enfin, concernant leur statut d’emploi, les chauffeurs sont munis de faux documents qui, soulignent les syndicats, ne sont pas difficiles à obtenir : les auteurs de l’enquête sont ainsi parvenus à se procurer un permis de conduire avec une photo d’Angela Merkel…

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