Transports Sellier : "Les ordonnances Macron me semblent une bonne chose pour faire évoluer le monde du travail"

"Notre entreprise familiale, créée par mon père en 1980, est à 99 % dédiée à la messagerie. S’ajoutent quelques dossiers d’affrètement mais cette activité reste marginale. Nous transportons tout ce qui est manutentionnable, sauf les denrées périssables.

Une concurrence cordiale

Les volumes apparaissent stables depuis l’année dernière. La concurrence sur le marché se ressent mais elle reste cordiale dans la région. Les clients s’avèrent généralement fidèles. Mais nous sentons de plus en plus de tension sur les prix, particulièrement de la part des grandes structures. Au centime près, le client peut décider de changer de transporteur.

Nous ne sommes pas encore touchés par la concurrence des pays de l’Est mais nous redoutons son arrivée. Toutefois, les transporteurs de l’Est ne possèdent ni les infrastructures ni la connaissance du métier qui s’avèrent indispensables pour bien fonctionner dans la messagerie. Cette activité requiert une importante réactivité. Nous serions probablement pénalisés un moment puisque les clients pourraient être attirés par des tarifs plus bas. Mais je ne pense pas que cette situation se pérenniserait. La qualité de service restera ainsi certainement notre meilleur atout.

Pas de candidats

La pénurie de conducteurs nous affecte particulièrement cette année. Ni Pôle Emploi ni les centres de formation n’ont de candidat à nous envoyer. L’image que l’on donne des routiers freine fortement les vocations. Les ordonnances Macron me semblent une bonne chose pour faire évoluer le monde du travail. Il faut avancer. Mais je préfère attendre la mise en œuvre des mesures pour juger de leur efficacité.

Concernant le congé de fin d’activité, je ne crois pas qu’il ait un réel impact sur l’attractivité du secteur. Un seul chauffeur de l’entreprise a fait valoir son droit cette année. L’intérêt du dispositif a ses limites, à la fois pour l’entreprise puisqu’elle perd un salarié, et pour le salarié car sa rémunération diminue."