Le transport routier italien gronde contre l’inertie du gouvernement

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Les routiers italiens ont récemment protesté contre l’immobilisme du gouvernement et faire entendre la voix des 84  000 transporteurs en colère.

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Les routiers italiens ont récemment protesté contre l’immobilisme du gouvernement et faire entendre la voix des 84 000 transporteurs en colère. Retour sur les raisons du malaise.

À Gênes, un cortège de 20 poids lourds a traversé la ville en klaxonnant. À Venise, un camion transporté à bord d’un ferry-boat a été garé devant la place Saint Marc. À Rome, 200 routiers ont manifesté devant le siège de la Rai, le service public. D’un bout à l’autre de la péninsule, les transporteurs en colère ont défilé le 18 mars dans une vingtaine de villes et 11 régions à l’occasion du "Tir Day", la journée des poids lourds.

"Cela fait des années que nous réclamons une loi pour régler le problème des délais de paiements trop longs et l’introduction d’une liste noire des entreprises qui ne payent pas leurs factures. Nous réclamons aussi une prise de position réelle sur le cabotage et la concurrence déloyale des pays de l’Est", explique Stefano Cegna, vice- président de Confartigianato Trasporti, la confédération des artisans.

Les impayés s’accumulent

En Italie, les délais de paiements varient en temps normal, entre 90 et 120 jours mais ils peuvent aussi dépasser ces termes. "Les entreprises ne peuvent pas tenir le coup et de nombreux petits transporteurs ont déjà mis la clé sous le paillasson", analyse

Stefano Cegna. À cela s’ajoute le problème des impayés dont l’ordre de grandeur représente actuellement 5  % du montant global des paiements. "C’est mieux qu’avant ou on arrivait à 10  % d’impayés par an ! ", assène Stefano Cegna.

La solution proposée par les transporteurs pour débloquer la situation est de fixer des plafonds pour les délais de paiements et d’introduire un système d’amende pour les mauvais payeurs.

Éternelle concurrence

Autre point important pour les transporteurs : les coûts des entreprises italiennes par rapport à leurs concurrents installés dans les pays de l’Europe de l’Est. "Actuellement, la Bulgarie est très à la mode chez les transporteurs. Il faut mettre en place un dispositif obligeant les entreprises italiennes à ne pas travailler de façon fixe avec les entreprises de l’Est. Et coincer les entrepreneurs italiens qui s’installent à l’Est pour réduire leurs coûts en leur faisant payer des amendes salées par exemple", déclare Stefano Cegna.

Tout remettre à plat

Du côté des conducteurs, on réclame un assouplissement des conditions de travail en général. "Conduire, c’est pénible mais le gouvernement n’en tient pas compte lorsqu’il s’agit de calculer nos salaires ou de fixer le montant de nos retraites. Il faudrait tout remettre à plat", constate le conducteur Luciano Lambertucci.

Tout remettre à plat, c'est à dire, revoir la base des salaires (1 500 €) qui n’a pas bougé depuis 10 ans. Et aussi, les frais de déplacement qui plafonnent à 30/40 € par jour selon les entreprises. "Le gouvernement ne fait rien pour relancer le transport routier. Si les choses ne changent pas, le métier va mourir", murmure Luciano Lambertucci.

Depuis cette manifestation importante, la balle est dans le camp du gouvernement affirment les transporteurs. " Si nous n’avons pas de réponse, nous bloquerons tout le pays",  prédit Stefano Cegna.

Risque de grève générale

À Gênes, la Cna-Fita, une association créée en 1974 qui représente 26 000 petits transporteurs a adhéré à cette manifestation, la dernière étape avant la grève générale. "Le gouvernement italien ne bouge pas sur des points essentiels pour la survie du transport routier alors que de nombreux pays européens ont introduit des règles pour protéger le secteur !", tonne Cinzia Franchini, présidente de Cna-Fita.

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