Stéphane Baudry, EHDH : "J’ai trouvé mes collaborateurs courageux, soucieux de maintenir leur mission de santé publique"

L’Officiel des transporteurs : Votre société est en première ligne dans la distribution de produits pharmaceutiques en milieu hospitalier, auprès des laboratoires et des pharmacies. Quelle perception l’homme et le chef d’entreprise que vous êtes ont-ils de la crise sanitaire actuelle ?
Stéphane Baudry : Ce qui m’a frappé, c’est le contraste extraordinaire entre des gestes et des attitudes de solidarité d’un côté, et des comportements moins vertueux de l’autre. J’ai trouvé mes collaborateurs courageux et soucieux de maintenir leur mission de santé publique. Dès le départ, nous nous sommes mis en mode opérationnel afin d’approvisionner les hôpitaux, les établissements de soins, les Ehpad et les grossistes répartiteurs. Nos conducteurs se sont rendus sans masque auprès de tous ces établissements, car nous n’en disposions pas au début de la crise. 

L'OT : Votre groupe était aux avant-postes ?
S. B. : Bien avant le confinement, nous avions mis en place des cellules coronavirus. Toutes les équipes étaient prêtes. La communication vers nos collaborateurs et nos clients a été un enjeu dès le départ. Cette grande chaîne de solidarité s’est donc rapidement constituée. Puis elle a été renforcée par des actions que j’ai trouvées extraordinaires. Je pense à ce bailleur qui nous a spontanément contactés pour nous proposer, en compensation de la baisse de nos volumes [Ciblex a perdu 60 % de ses volumes sur la distribution de produits d’optique et de pièces détachées, Ndlr], un rabais de 30 % sur nos loyers pour toute la période de confinement. Il y a d’autres exemples comme cela, de clients qui proposent des règlements au comptant ou d’autres qui nous ont offert des matériels de protection.

L'OT : Et il y a le côté face donc ?
S. B. : Comme souvent, dans ces périodes, il faut composer avec des comportements moins vertueux comme ces menaces envers nos conducteurs afin qu’ils donnent leurs masques ou leur gel hydroalcoolique. Et, sur le plan purement professionnel cette fois-ci, je trouve que ce n’est pas un bon réflexe de passer aux clients – qui, comme nous, sont confrontés à des baisses de chiffre d’affaires – des hausses de tarifs Covid. Nous devons également composer avec des clients qui ne règlent pas leurs factures et nous mettent – ainsi que toute la chaîne – en risque de trésorerie. Pour notre part, nous avons écrit à l’ensemble de nos sous-traitants pour les rassurer sur nos règlements en temps et en heure.

> Lire l'intégralité de l'interview dans l'Officiel des transporteurs n° 3016 du 10 avril 2020