En Allemagne, l’Etat fédéral et les Länder se sont mis d’accord sur un semi-confinement, en vigueur pour un mois depuis le 2 novembre, afin de tenter d’endiguer le dérapage de la pandémie. Partout dans le pays, les commerces restent ouverts. Les restrictions concernent essentiellement les activités culturelles et de loisirs et surtout bars, restaurants et hôtels. Le nouveau lock-down met les transporteurs à rude épreuve, d’autant que la population a recommencé, en Allemagne, à stocker les produits de première nécessité tels que pâtes, conserves et papier hygiénique. Les transporteurs sont soucieux de pouvoir continuer à exercer leur activité dans de bonnes conditions. "Le confinement aura des répercussions sur les restaurants des stations-service et sur les hôtels le long des routes", souligne ainsi Dirk Engelhardt, le président de la fédération des transporteurs BGL.
Des mesures très différentes d’un Land à l’autre
La fédération dit vouloir "suivre les choses de très près", même si elle a obtenu de Tank & Rast, l’organisme qui gère les concessions des stations-service le long des autoroutes, l’assurance que les infrastructures sanitaires et l’approvisionnement de base seront assurés pour les chauffeurs de poids lourds pendant tout le mois de novembre.
Les transporteurs sont d’autant plus inquiets que la mise en œuvre du confinement relève de la compétence des Länder. Le risque est l’adoption de mesures très différentes d’un Land à l’autre, comme lors du premier confinement au printemps. Le Bade-Wurtemberg, dans le sud-ouest du pays, vient ainsi de décider de laisser ouvertes les cantines pour salariés des stations-service, accessibles aux conducteurs de poids lourds, et les hôtels le long des autoroutes. Mais l’exemple n’a pas encore été suivi par les autres régions.
Pas d’assouplissement des règles du cabotage
Le Land de Rhénanie du Nord-Wesphalie vient quant à lui de lever l’interdiction de circuler le dimanche pour les poids lourds, y compris pour les trajets à vide. La mesure est valable jusqu’en janvier 2021. Mais elle n’apporte pas grand soulagement aux transporteurs tant que l’assouplissement n’est pas étendu aux autres régions du pays, notamment à la Basse-Saxe, Land de transit au centre de l’Allemagne.
Seul réconfort pour la branche, la Commission européenne a souligné à plusieurs reprises que les frontières resteront ouvertes pour les poids lourds à travers l’Union européenne et le gouvernement a assuré que cette fois, il n’y aurait pas d’assouplissement des restrictions liées au cabotage, comme lors du premier confinement. Berlin avait alors autorisé davantage de cabotage, strictement encadré, pour faciliter la circulation des marchandises dans un contexte de pénurie pour certains produits de première nécessité.