Routes non concédées : enrayer la dégradation du réseau

Le nombre de routes dégradées augmente chaque année. Une augmentation qui s’explique notamment par l’absence de réparations des couches superficielles des routes : lorsqu’elles ne sont pas réparées à temps, l’eau s’infiltre et attaque la structure de la chaussée.

Crédit photo Adobe Stock
Le réseau de routes non concédées, faute de budget pour l'entretenir, se dégrade rapidement. Celui-ci représente 12 000 km, soit 1,2 % du réseau routier français. Une étude commandée par la DGITM statue sur l'étendue des dégâts et des sommes qu'il faudrait y consacrer pour le maintenir en état.

Le réseau de routes non concédées, vieillissant et dégradé, a fait l’objet de budgets fluctuants et insuffisants sur les 10 dernières années. Faute de moyens satisfaisants, l’entretien des routes se retrouve différé, entraînant un accroissement de la vétusté des équipements.

Sans changement de politique budgétaire, les dégradations graves atteindraient 62 % des chaussées du réseau national non concédé d’ici à 2037, contre 17 % en 2017. C’est ce qui ressort du rapport d’audit externe commandé par la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM), à deux bureaux d’études suisses, Nibuxs et IMDM. Ce scénario découlerait d’un effort budgétaire équivalent à celui des dix dernières années, soit 666 M€ par an. Et en gardant ce montant jusqu’à 2022, "il faudrait ensuite investir 1,3 Md€ par an jusqu’en 2037 pour revenir à l’état actuel", prévient le rapport.

18,5 % du trafic routier

Malgré une longueur relativement modeste, 12 000 km, soit 1,2 % du réseau routier français, les routes non concédées jouent un rôle stratégique en termes de trafic et de liaisons logistiques. Elles représentent ainsi 18,5 % du trafic routier. Ce réseau, non payant, regroupe certaines autoroutes (A31 ou A35), des routes nationales ainsi que des dispositifs d'échange et leurs bretelles (tunnels, ponts). Il est pris en charge par les 11 Directions interdépartementales des routes (DIR).

Trafics intenses, contraintes climatiques, vieillissement des équipements… Aujourd’hui, 36 % des chaussées sont considérées moyennement endommagées, 17 % gravement endommagées. En 2012, elles étaient respectivement à 29 % et 14 %. Une augmentation qui s’explique notamment par l’absence de réparations des couches superficielles des routes : lorsqu’elles ne sont pas réparées à temps, l’eau s’infiltre et attaque la structure de la chaussée.

Un pont sur trois à réparer

À l’heure actuelle, 17 % des chaussées nécessitent des réparations structurelles. Les ouvrages d’art sont aussi concernés : "sur les 12 000 ponts que compte le réseau, un tiers nécessite des réparations, indique l’étude". Le plus souvent, il s’agit de petites réparations afin de prévenir l’apparition de dégradations structurelles. Mais, "en moyenne, un pont n’est réparé que 22 ans après l’apparition des premières dégradations".

Accentuée depuis une dizaine d’années, "la détérioration du réseau routier national non concédé reflète l’insuffisance de moyens consacrés à l’entretien et à la gestion du réseau", souligne le rapport. Depuis 2007, les 666 M€ par an consacrés par l’État, en moyenne, aux dépenses d’entretien et de gestion du réseau représentent un montant "trop fluctuant" d’une année sur l’autre, et "surtout insuffisant pour enrayer la dégradation du réseau". En comparaison, les pays d’Europe du Nord investissent davantage. Par exemple, le Royaume-Uni consacre 80 000 € par kilomètre et par an à son réseau, contre 50 000 € pour la France.

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