Ce sont 74 % de dirigeants de PME-ETI qui estiment devoir remettre en cause leurs pratiques managériales dans les prochaines années, d’après Bpifrance Le Lab*. Un chiffre qui ne surprend pas Jean-Michel Moutot, professeur de management au sein de l’école Audencia à Nantes. "Cette crise est révélatrice des dysfonctionnements des modes de management antérieurs."
Ce que confirme Élise Tissier, directrice de Bpifrance Le Lab. D’après elle, c’est le signe que "les modèles hiérarchiques traditionnels deviennent obsolètes à l’heure où le souhait d’au tonomie et de responsabilisation est transgénérationnel." C’est également la preuve que « les dirigeants ont conscience qu’un changement est nécessaire pour optimiser leurs organisations et modes de management ». Cependant, « ils ne savent pas comment s’y prendre ».
Une bonne hygiène de vie collective au travail
Bpifrance Le Lab a identifié cinq axes "incontournables" du changement tout en créant un cadre qui repose sur une vision et des valeurs claires partagées par tous les collaborateurs. "Cela revient à se mettre d’accord sur les règles du jeu de sorte à avoir une bonne hygiène de vie collective au travail", explique Élise Tissier.
Le manque de communication étant souvent cité par les dirigeants et les collaborateurs comme un frein à la cohésion des équipes et à la fluidité des échanges, la directrice de Bpifrance Le Lab note l’importance de favoriser "un dialogue interne en communiquant avec transparence." Le partage d’informations fait partie des axes de transformation responsabilisant les collaborateurs afin d’encourager la prise de décision au plus près du terrain. Qui dit délégation dit coopération. Les dirigeants doivent donc repenser leur rôle mais aussi celui que leurs collaborateurs peuvent et doivent jouer au sein de l’entreprise.
Revenir aux fondamentaux
D’après Élise Tissier, il convient de "revenir aux fondamentaux du management." Un avis partagé par Jean-Michel Moutot, qui prône "le dialogue, la clarté dans les attendus et les objectifs, mais aussi une cohérence ". Il cite trois "fondamentaux de l’agilité" : "Les entreprises doivent se réinterroger sur leur capacité à décider rapidement. Cela suppose de revoir son modèle d’organisation en limitant les niveaux de management intermédiaires. Il faut aussi être capable d’embarquer son équipe dans les décisions, ce qui nécessite d’avoir des compétences en techniques d’animation participatives qui font défaut aujourd’hui à de nombreux managers."
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