"Putains de camions" à la TV : les fédérations professionnelles réagissent   

« Le débat « il faut taxer les camions » va reprendre à l’Assemble nationale et à l’approche des élections européennes.

Crédit photo Arte
En l’espace d’une semaine, le transport routier de marchandises a eu les honneurs de la télévision. Pas pour la bonne cause. Le secteur y est présenté comme un milieu d'affairistes et de pollueurs. Il est également question de fraude à l'AdBlue, un additif au gazole destiné à réduire les émissions de Nox.

Il y a eu tout d’abord, le 30 avril, ce reportage au JT de France 2, à 20 heures, à une heure de grande écoute. Au sommaire : la fraude à l’AdBlue qui sévirait chez les transporteurs routiers français et européens. Le sujet montre des contrôleurs démonter des petits boîtiers électroniques que des transporteurs ont mis en place sur leurs véhicules. De quoi s’agit-il ? D’un logiciel baptisé par certains, "tueurs d’AdBlue", et commercialisé sur certains sites internet sous le vocable "AdBlue Emulateur". Très facile à installer, il aurait pour propriété d’invalider le programme d’urgence du pilotage moteur et de ne laisser quasiment aucune trace. Et il aurait, selon les auteurs du reportage, comme principal bénéfice de permettre aux entreprises qui se livrent à cette pratique – c’est une association allemande qui en a dénoncé l’existence – de dégager de substantielles économies (2 000 à 3 000 € par an et par camion, selon France 2) puisqu’il n’y aurait plus d’obligation de faire le plein d’AdBlue.

Les organisations professionnelles vent debout

Cette pratique, qualifiée de "fraude" par ses détracteurs, ramènerait les émissions (de dioxyde d’azote) des Euro V ou VI qui s’y livrent à celles d’un Euro I du début des années 1990. Les organisations professionnelles du transport routier de marchandises sont, du coup, vent debout. "Il nous semble important de revenir sur certaines pratiques journalistiques au mieux étranges, au pire orientées", dénoncent la FNTR-CSD-UNOSTRA et TLF dans un communiqué commun. La FNTR, qui a été interviewée pour le reportage, assure avoir indiqué aux journalistes de France 2 qu’il n’y avait aucun avantage économique à une telle fraude. "Le reportage a dit exactement le contraire, sans avancer la moindre explication", souligne le communiqué.

Niche fiscale dans le viseur

Deuxième étage de la fusée anti-camions : une soirée Thema sur Arte, en "prime time", le 7 mai. Une émission sans ambiguïté dans son intitulé : "Putains de camions". Il y est question d’une invasion de camions au motif que le business serait rentable. Les transporteurs y sont présentés "comme des entrepreneurs irresponsables animés par le seul appât du gain", selon le communiqué, alors que leurs conducteurs seraient "de véritables dangers publics sur la route".  De l’avis de Florence Berthelot, "ce matraquage anti-camions (sur des chaînes publiques, Ndlr) ne serait pas innocent". La déléguée générale de la FNTR y voit une concomitance avec l’arrivée en dernière lecture du projet de loi "LOM" (loi d’orientation sur les mobilités) à l’Assemblée nationale. Et la tentation du législateur de poursuivre sa chasse aux niches fiscales, la ristourne gazole étant perçue comme telle.

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