Il n'est plus question de mouvements sociaux spécifiques dans le transport routier de marchandises. La CFDT et la CFTC ont renoncé à la mobilisation du 10 novembre. De leur côté, FO et la CGT n'appellent plus à la grève illimitée. Mais la lutte syndicale contre les "ordonnances Macron" n'est pas finie.
Ne pas "perdre la face"
En pointe dans le conflit aux côtés de FO, la CGT Transports se délecte des contradictions gouvernementales. "Il n'y a avait pas de sujet, mais il y a un accord. Pourquoi ? ", s'interroge le syndicat dans un communiqué.
À en croire le syndicat, les négociations ont été âpres. Non pas tant entre les organisations syndicales et les organisations patronales, qu'entre les partenaires sociaux et le ministère du Travail. La CGT affirme que le projet d'accord "présenté et validé unanimement" par le patronat et les syndicats à fait l'objet de "moult pressions" de la part d'un ministère du Travail qui ne voulait pas "perdre la face" sur les ordonnances.
Une première brèche
Au prix d'une complexe gymnastique juridique, le transport routier a sauvé son cadre social. La CGT estime qu'il s'agit d'une "première entorse aux ordonnances" et réaffirme sa volonté de poursuivre le combat jusqu'à l'obtention du retrait des textes dans leur intégralité. "La branche du transport routier CGT reste mobilisée sur tous les autres aspects des ordonnances et appelle à rejoindre en masse les différents appels à la mobilisation, à commencer par l'appel du 10 octobre", précise la CGT Transports.
FO Transports, par la voix de son secrétaire général Patrice Clos, se dit également décidé à "poursuivre le combat contre les ordonnances Macron".
A l'abri du désordre social
Très discrète dans le conflit routier, la CFE CGC espère quant à elle ouvertement que la négociation menée avec succès dans le transport routier inspire d'autres secteurs, pour qu'ils se mettent "à l'abri du désordre social que les ordonnances travail organisent", indique le syndicat dans un communiqué.
"L'accord conclu cette nuit entre le patronat du transport et l'ensemble des organisations syndicales du secteur apporte la preuve éclatante de la nocivité sociale et économique des ordonnances travail", poursuit la CFE CGC. "Le gouvernement peut multiplier les explications obscures ou alambiquées pour justifier son recul sur le secteur des transports, c'est bien "l'esprit" de précarité et de flexibilité de sa loi qui est battu en brèche".