Opération escargot : le "cri d’alerte" d'un transporteur

Si le mouvement d'usagers concernés par la hausse du gazole annoncée par le gouvernement, prend de l'ampleur, peu de transporteurs se sont lancés.

Crédit photo DR
Si le mouvement d'usagers concernés par la hausse du gazole annoncée par le gouvernement, prend de l'ampleur, peu de transporteurs se sont lancés. L'un d'eux, Anthony Andolina, dirigeant de Transport du Léman situé à Ville-la-Grand, près d’Annemasse, a mené une opération escargot le 29 octobre. Il témoigne.

L'Officiel des Transporteurs : le 29 octobre, vous avez mené en Haute-Savoie une opération escargot entouré de 8 transporteurs rassemblant une quarantaine de poids lourds et des sociétés de BTP. Quelles étaient vos revendications ?

Anthony Andolina : Ce mouvement a été lancé en cri d’alerte au gouvernement et au ministère des Transports, principalement en réaction à l’augmentation du prix du gazole, et donc de la taxe sur ce carburant, mais aussi face au risque de la mise en place de la vignette écotaxe.

Des sociétés de BTP nous ont rejoint également car elles sont concernées non seulement par la hausse du prix du gazole mais aussi par la suppression des tarifs réduits de la TICPE pour le GNR (gazole non routier), prévue dans le projet de loi de finances pour 2019. Je suis moi-même transporteur de la filière BTP puisque je transporte à 95 % des engins. Je ne fais partie d’aucun syndicat de transporteurs ; je lance ces revendications à mon niveau. Le cabinet d’Élisabeth Borne m’a appelé le soir du 29 octobre, de façon assez brusque parce qu’ils semblaient étonnés de ce mouvement.

L'OT : Que vous a répondu le ministère ?

AA : On nous répond que la taxe n’augmente pas. Or, si le prix du gazole augmente, la taxation augmente forcément aussi. Entre septembre 2017 et septembre 2018, j’ai calculé que mes deux camions m’ont coûté chacun 9 000 € supplémentaires. Il est impossible de récupérer cette somme, car la répercuter sur les clients sous forme d’indexation gazole, avec le fameux pied-de-facture, ce serait prendre le risque de les perdre. Ca a donc nécessairement un impact sur notre chiffre d’affaires, particulièrement pour les TPE. J’ai un seul salarié et  je roule moi-même tous les jours.

L'OT : Et concernant le projet de vignette ?

AA : Le cabinet du ministère du Transport m’a demandé pourquoi nous manifestions aussi sur ce point alors que l’écotaxe n’est pas encore passée. Mais, on ne va évidemment pas attendre qu’elle passe pour nous faire entendre ! Nous voulons l’abandon de ce projet. Selon les premières déclarations, elle pourrait coûter 1 200  par véhicule à 4 essieux (430  pour les camions à 3 essieux, ndr) et par an.

Il y a aussi le principe du pollueur payeur qui n’est pas bien ajusté : par exemple mes deux poids lourds sont aux normes euro 6, pourquoi devrais-je payer autant que si j’avais un camion euro 4 ? Le mouvement doit être reconduit. Les sociétés de BTP se réunissent le 5 novembre. Nous devrions en faire autant du côté des transporteurs, en allant au-delà du seul secteur du BTP.  

Actualités

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15