"On laisse aux commissionnaires traditionnels les transports exceptionnels et complexes"

Jérôme Verny, directeur de l’Institut de recherche en transport et logistique innovante et directeur du master Digital Innovative Supply Chain (DISC) de l’école de commerce NEOMA Paris.

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Jérôme Verny, directeur de l’Institut de recherche en transport et logistique innovante et directeur du master Digital Innovative Supply Chain (DISC) de l’école de commerce NEOMA Paris, revient sur le match commissionnaires numériques et  traditionnels. 3 questions à…
L’Officiel des Transporteurs : Quelles sont les différences entre les modèles économiques des commissionnaires traditionnels et ceux des commissionnaires numériques ?

Jérôme Verny : Un commissionnaire de transport traditionnel se constitue au fil du temps une compétence et une expérience sur certains territoires. Il établit ainsi une économie de rente en répétant des opérations semblables vers des destinations dont il est spécialiste et qui ont pu susciter des investissements de sa part. En comparaison, la seule valeur d’un commissionnaire numérique réside dans ses algorithmes et dans la ressource humaine qui les développe et les améliore.

Dans la commission de transport, c’est le processus organisationnel qui peut générer des marges. En conséquence, les commissionnaires numériques sont intervenus prioritairement sur l’aspect le plus facile et le moins onéreux, celui de l’organisation. Avec la numérisation, on "prend" aux commissionnaires traditionnels ce sur quoi ils gagnaient de l’argent en oubliant que ces commissionnaires ont rendu possible la mondialisation.

L'O.T. : Que reste-t-il aux commissionnaires traditionnels ?

J.V.:  Les commissionnaires numériques ne peuvent pas se passer totalement des commissionnaires traditionnels puisque ce sont souvent ces derniers qui gèrent les plateformes logistiques et les entrepôts. On laisse aux commissionnaires traditionnels les transports exceptionnels et complexes, tandis que les services numériques leur retirent les prestations récurrentes.

Cette situation s’explique par le comportement du monde du transport et de la logistique qui a tardé à s’intéresser à la R&D des plateformes d’intermédiation. Les commissionnaires traditionnels n’ont pas cherché à prendre les devants face à la vague numérique. En conséquence, ils doivent aujourd’hui combler leur retard à marche forcée. Pour cela, ils tentent d’acheter toutes les solutions numériques qui apparaissent. Ils ne le font pas pour les tuer, mais pour s’en inspirer et développer des services complémentaires. Le commissionnaire traditionnel restera nécessaire car son activité est capitalistique et parce qu’il dispose d’un maillage des territoires.

 
L'O.T.: Quel intérêt économique les transporteurs trouvent-ils avec les commissionnaires numériques ?

J.V.: L’apparition des commissionnaires numériques a été une vraie bouée de sauvetage pour les transporteurs. Elle leur a permis d’augmenter leurs marges en réduisant le coût global de la logistique. Avec un commissionnaire numérique comme Transiteo, le dédouanement est beaucoup moins cher qu’avec un acteur traditionnel. Ce faible prix doit être compensé par le traitement d’un important volume.

Lire l'intégralité de l'article (accès réservé) dans L'Officiel des Transporteurs n°3053 du 5 février 2021.

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