Olivier Gros-Chevallier, directeur de Marietton Pro : "Je joue la carte d’une promotion 100 % féminine"

Olivier Gros-Chevallier, directeur du centre de formation Marietton Pro

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Olivier Gros-Chevallier, directeur du centre de formation Marietton Pro dans le Rhône, a lancé, le 22 novembre dernier, une promotion de 15 futures conductrices. Leur profil : de jeunes trentenaires en reconversion professionnelle.  

L’Officiel des transporteurs : vous avez lancé, le 22 novembre dernier, une promotion de futures conductrices, une approche exclusivement féminine. Comment avez-vous monté ce projet ? Olivier Gros-Chevallier : Bien que le transport routier cherche depuis longtemps à se féminiser, cela ne fonctionne pas. J’ai donc décidé de jouer la carte de la discrimination positive ou, plutôt, d’une promotion 100 % féminine. En amont, cela a nécessité cinq mois de ténacité, contre un mois et demi pour une promotion classique, c’est-à-dire mixte en théorie, mais en fait majoritairement masculine.

En juin, j’ai organisé une réunion avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes et Pôle emploi, qui financent les coûts pédagogiques, ainsi que des partenaires tels que les missions locales ou les services d’insertion des communes et de la Métropole de Lyon, et les sept PME ou agences de groupes de transport routier prêtes à faire des promesses d’embauche. En juillet, nous avons organisé une information collective qui s’est soldée par zéro candidate !

Mais en septembre, après l’envoi de 5 000 à 10 000 mails à des demandeuses d’emploi et après trois informations collectives, nous en avions 40. Cela n’a pas eu d’impact sur les recrutements masculins, car nous avons continué, en parallèle, à monter des sessions classiques.

L'OT : Comment avez-vous sélectionné les stagiaires et quels sont leurs profils ?
O. G.-C. : Sur les 40 personnes présentes, trois n’ont pas réussi les tests psychotechniques que nous donnons à faire à la maison pour vérifier la culture générale, mais aussi la motivation. Il y a eu aussi quelques abandons, majoritairement dus à des freins pratiques liés au fait d’être seule avec des enfants. Nous avons communiqué aux autres candidates les coordonnées des employeurs, et ce sont elles qui sont allées chercher leur emploi. Une période de mise en situation professionnelle de trois jours a permis de confirmer les sélections.

Quinze candidates ont ainsi commencé le 22 novembre et j’ai positionné une dizaine d’autres candidates sur des sessions à venir. Ce sont des personnes de 30 à 40 ans en reconversion professionnelle. Elles ont toutes une motivation qui m’a moi-même surpris pour ce cursus qui va les conduire jusqu’au permis super lourd.

L'OT : À votre avis, quel a été le facteur clé de réussite ?<
O. G.-C. : C’est le fait que Pôle emploi, qui a joué un rôle majeur, se soit mobilisé sur le projet sur un temps court. Au quotidien, on ne pense pas à proposer à des femmes de suivre une information collective sur le métier de conductrice… et elles-mêmes n’y pensent pas d’emblée. Ce focus a permis de montrer que c’est possible. Mais il reste un travail de sensibilisation à poursuivre.

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