Finies les polémiques ? Depuis 5 mois, le parcours du constructeur Nikola Motors ressemble à un chemin de croix après la démission de son PDG Trevor Milton, accusé d’annonces frauduleuses, et le départ d’actionnaires de références (General Motors et Bosch pour partie). Pour assurer l’avenir de la compagnie, toujours associée à Iveco pour la construction d’un camion à cabine courte, il était temps de donner un nouveau souffle.
Nikola a ainsi déclaré le 23 février qu’il serait en mesure de respecter son calendrier pour la sortie du Nikola Tre, son véhicule à cabine courte destiné au marché européen et américain, avec des premiers prototypes à motorisation électriques (batteries).
2023 pour la version hydrogène
Face à l’émergence de nombreux acteurs dans l’univers des camions à électrique et hydrogène (Toyota, Hyundai, Daimler, etc.) Nikola a détaillé le lancement de son programme. Le constructeur prévoit d'introduire deux versions à pile à combustibles, qui feront suite à la production de la version électrique à batterie (BEV) dont la production doit démarrer cette année à Ulm en Allemagne (aucune date de commercialisation n’a été officiellement avancée).
Ce modèle BEV devrait disposer d’une autonomie de 480 kilomètres avec une batterie de 720 kWh et sera conçu sur la plateforme du S-Way d’Iveco. Une variante hydrogène (FCEV) sera proposée avec une autonomie 804 kilomètres sera ensuite déclinée, avec une production en sériée prévue pour la mi-2023. Le Nikola Two FCEV Sleeper avec une cabine longue destinée spécifiquement au marché américain pourrait être mise en production en 2024 (autonomie prévue de 1 450 kilomètres.
Équivalent en Diesel
Selon le calendrier publié par Nikola, les premiers essais routiers avec les modèles FCEV sont prévus en 2022, avec un déploiement chez des premiers clients d'ici la fin de 2022. Le Two FCEV commencera ses tests, sous forme de prototype, à partir du troisième trimestre 2022.
"Pour accélérer la transition vers un avenir sans carbone, l'industrie du transport a besoin de véhicules utilitaires lourds et sans émissions, conçus pour correspondre au poids et aux capacités d'autonomie des camions Diesel d'aujourd'hui", a déclaré Jason Roycht, responsable mondial de la gamme hydrogène chez Nikola. A la vue de l’imposante batterie présentée sur le Nikola Tre, il est toutefois permis de se poser quelques questions sur l’équivalence en termes de poids.
Pas de fraude vaste et complexe
En septembre 2020, la société d'investissement Hindenburg avait affirmé que le fondateur de l’entreprise, Trevor Milton, avait menti à plusieurs reprises pour embellir l'activité du groupe et avait "induit ses partenaires en erreur (...) en prétendant faussement disposer d'importantes technologies." Pour faire cesser toute polémique, le constructeur a mandaté le cabinet d'avocat Kirkland & Ellis pour mener une enquête interne.
Dans ses premières conclusions rendues publiques le 25 février, le cabinet reconnaît que neuf affirmations par la société étaient "inexactes, entièrement ou en partie", notamment sur le fait que les logiciels développés par la société étaient les plus "avancés au monde". Le rapport estime toutefois que d'autres accusations d'Hindenburg sont erronées et qu'il est "inexact" de conclure que Nikola est une fraude "complexe et vaste", sans donner plus de détails.
