Toujours pas de signature en vue. Lors de la 3e réunion de NAO, le 19 février, les organisations patronales et syndicales du transport routier n'ont pu que constater la persistance de leurs divergences. L'OTRE avait bien fait évoluer sa proposition par rapport au précédent round de négociations, en mettant sur la table 1,4 % d'augmentation en linéaire. Mais le tandem FNTR-TLF est resté sur son mandat d'origine : 1,2 %. Une proposition unanimement jugée "indécente" par les syndicats, qui dénoncent le décalage entre les discours sur le nécessaire renforcement de l'attractivité des métiers et les maigres efforts sur les salaires.
La CFDT et FO demandent 1,5 %
Les chances d'un accord ne sont cependant pas encore totalement compromises puisque les partenaires sociaux se sont donnés rendez-vous pour une ultime réunion de négociation de 6 mars prochain. La CFDT a fait savoir qu'elle pourrait accepter d'ouvrir la consultation sur une base de 1,5 % de revalorisation linéaire, à condition qu'il y ait signature unanime des organisations patronales. "Il est hors de question qu'on s'expose à une éventuelle opposition des autres parties, qui rendrait l'accord inapplicable. D'autant que nos revendications sont largement raisonnables", indique Christian Cottaz, secrétaire général adjoint de la CFDT Route.
FO Transports et Logistique est sur la même longueur d'onde, évoquant dans un communiqué "une augmentation minimale de 1,5 % sur l'ensemble des coefficients et catégories", en soulignant que "cet effort devra être prolongé dans les années futures".
Divergences patronales comme syndicales
Les organisations patronales vont-elles saisir cette perche ? L'OTRE entrouvre la porte. "Nous allons regarder si notre mandat peut s'améliorer", nous annonce d'ores et déjà son secrétaire général, Jean-Marc Rivera. Le ton est radicalement différent chez TLF. "Je ne suis pour l'instant pas très optimiste", confesse Claude Blot, vice-président de l'Union TLF. La FNTR nous a quant à elle fait savoir qu'elle ne souhaitait pas s'exprimer sur ce sujet. Interrogé sur une éventuelle désolidarisation des mandats de la FNTR et de TLF lors de la prochaine réunion de négociation des NAO, Claude Blot a totalement exclu cette hypothèse.
Côté syndical, la CGT, la CFTC et la CFE-CGC refusent pour l'instant de s'aligner sur les 1,5 % avancés par la CFDT et FO. Mais tous confirment leur participation au rendez-vous du 6 mars, qualifié de réunion de la dernière chance.
Un dialogue social de nouveau tendu
Selon certains syndicalistes, le blocage sur les NAO viendrait surtout de TLF et d'un de ses adhérents les plus puissants, Geodis. FO Transports et Logistique en appelle même dans un communiqué à l'intervention de la ministre de tutelle, Élisabeth Borne. L'information n'est pas confirmée par TLF qui parle d'une "décision globale du comité directeur" et souhaiterait "un débat élargi à d'autres sujets comme les classifications".
On n'en prend guère le chemin. Quelques mois à peine après la signature de l'accord sur l'application des ordonnances Macron dans le transport routier, la photo de famille a déjà jauni et le dialogue social se tend à nouveau dans la branche. Les organisations syndicales annoncent même qu'elles refusent désormais de participer aux négociations paritaires du secteur.