Médecine du travail : espacer les visites d’embauche

"La branche pourrait aussi se saisir du sujet pour définir la nature des risques pour les postes conducteurs", Jean-Marc Montagnac, directeur du service santé au travail des transporteurs du Var et secrétaire général de l’OTRE 83.

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Face à la pénurie de médecins du travail actuelle et à venir, une réforme s’imposait afin de "fluidifier" les visites d’embauche et de suivi. En se concentrant sur les postes à risque, de nouvelles mesures visent à privilégier la prévention.

Seulement 3 millions de visites médicales d’embauche ont eu lieu en 2015 sur les 20 millions de recrutements réalisés, selon le ministère du Travail. Pour pallier ce manque, depuis le 1er janvier, un décret du 27 décembre 2016 allège les obligations réglementaires afin de libérer davantage de temps aux médecins du travail. Il instaure ainsi un nouveau processus pour les visites d’embauches et un changement de périodicité des visites.

Ainsi, pour la plupart des salariés, la visite d’embauche, rebaptisée "d’information et de prévention", pourra être menée par n’importe quel membre de l’équipe pluridisciplinaire, que ce soit l’infirmier ou l’interne en médecine.

Des visites tous les 3 à 5 ans, selon le poste occupé 

À eux de renvoyer vers le médecin du travail quand ils l’estiment nécessaire. La visite devra avoir lieu à chaque embauche, dans un délai qui n’excède pas trois mois après l’arrivée du salarié dans l’entreprise. Concernant le suivi médical, les visites se dérouleront désormais tous les trois à cinq ans, selon le poste occupé, et non plus tous les deux ans.

"Ces nouvelles mesures signifient que le thème de la santé au travail est de plus en plus considéré comme majeur aujourd’hui. On avance peu à peu depuis une dizaine d’années, notamment en termes de prévention", souligne Jean-Marc Montagnac, directeur du service santé au travail des transporteurs du Var et secrétaire général de l’OTRE 83.

Postes à risque

Certains métiers, entrant dans la catégorie de "postes à risque", nécessiteront un examen médical d’aptitude, au lieu de la visite d’information et de prévention, réalisé par un médecin du travail avant l’embauche. Ils requerront également un suivi médical renforcé, avec une visite tous les quatre ans au maximum.

Entreront dans cette catégorie les postes faisant courir un risque sur la santé des salariés, sur celle de leurs collègues ou pour l’environnement. À charge du chef d’entreprise de les déterminer.

"C’est une grande responsabilité pour le dirigeant, note Jean-Marc Montagnac. Le décret ne liste que les postes exposés à des produits toxiques ou en milieu hyperbare. Il revient à l’employeur de compléter cette liste et de déterminer si les postes conducteurs sont considérés à risque." Une tâche qui pourrait s’avérer laborieuse pour les TPE sans service de ressources humaines ou de prévention, à moins que des outils puissent être préparés au niveau de la branche.

La procédure de constatation d’inaptitude allégée

"Des discussions devraient être organisées avec la Dirrecte, et la Maison du transport du Var ouvrira une communication importante avec les chefs d’entreprise afin de définir la catégorie dans laquelle seront classés les salariés du transport, précise Jean-Marc Montagnac. Mais la branche pourrait aussi se saisir du sujet pour définir la nature des risques pour les postes conducteurs. Pour les salariés d’un secteur particulier, un débat au niveau national devrait être organisé. Il faudrait que les partenaires sociaux se mettent autour d’une table."

La procédure de constatation d’inaptitude est en outre allégée. Un seul examen médical peut suffire, sauf si le médecin du travail estime nécessaire un second rendez-vous. Le décret précise aussi la procédure de contestation des avis et mesures émis par le médecin du travail. Cette mesure remplace l’actuel recours devant l’inspecteur du travail par une saisine en référé du conseil de prud’hommes.

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