L’Italie se lance dans les autoroutes électrifiées

Comme pour les tramways et les voies ferrées, les camions circuleront accrochés à un fil, c'est-à-dire des caténaires.

Crédit photo Siemens
Un chantier d'autoroutes électrifiées démarrera d’ici fin 2019 dans le nord de l'Italie, sur un tronçon de voie de six kilomètres. L’objectif est ensuite de raccorder une soixantaine de kilomètres. Une technologie zéro impact, qui pour certains, est une véritable révolution.

En Suède, les tests sur autoroutes électrifiées, les "e-highways" pour la circulation des poids lourds, sont à bon point, les premiers ballons d’essai ayant été lancés en 2016. En Allemagne, le scénario est plus ou moins identique aux alentours de Francfort et une portion de dix kilomètres est en cours de tests. Aujourd’hui, l’Italie, qui veut aussi faire figure de précurseur dans la course, emboîte le pas à ces deux pays en se lançant à son tour dans la construction d’autoroutes électrifiées. Comme pour les tramways et les voies ferrées, les camions circuleront accrochés à un fil, c'est-à-dire des caténaires. "Nous serons le troisième pays équipé d’autoroutes électrifiées", promettent les Italiens, qui s’apprêtent à poser la première ligne dans le nord du pays.

Objectif : réduire la pollution

Le premier tronçon d’autoroute électrifiée sera en effet installé sur la partie de l’A35 Brebemi en Lombardie qui relie les villes de Brescia et Milan. Inaugurée en 2014, cette autoroute  se trouve au cœur du marché des échanges nationaux des services logistiques. Elle est aussi la région d’Europe la plus exposée à la pollution.

Une portion de six kilomètres sera utilisée à titre de ballon d’essai juste pour tester le système et mesurer les effets de ce nouveau réseau sur l’environnement, l’idée étant de réussir à raccorder une soixantaine de kilomètres plus tard. Car l’objectif de cette opération s’inscrit dans la réduction de la pollution – plus ou moins de l’ordre de 80 à 90 % affirment les auteurs du projet – via un nouveau modèle à "zéro impact", avec la production d’énergie via des panneaux photovoltaïques installés à proximité de la portion d’autoroute. L’idée est d’ailleurs de brosser un bilan au terme des tests non seulement en ce qui concerne l’impact sur la réduction de la pollution, mais aussi la viabilité économique du projet auprès des entreprises équipées de véhicules hybrides.

"Une véritable révolution"

Les premières lignes seront aménagées dans les deux sens sur le tronçon de voie choisi pour le ballon d’essai afin de permettre aux camions hybrides, c'est-à-dire mi-électriques et mi-thermiques, de circuler accrochés à des lignes électriques aériennes situées à 5,5 mètres de hauteur. Cette spécificité permet à ces poids lourds d’utiliser soit la batterie, soit leur moteur à combustion interne lorsqu’ils abandonnent le parcours de réseau autoroutier électrifié.

Le projet repose sur une collaboration étroite entre le constructeur suédois Scania, qui a inauguré deux kilomètres d’autoroute électrifiée près de Gävle (Suède), sur l’autoroute E16, et qui participe à la construction de trois tronçons identiques en Allemagne, Siemens, qui a développé la technologie électrique et la société italienne A35Brebemi. "Cette opération va changer la conception du transport routier, c’est une véritable révolution copernicienne", estime Franco Fenoglio, président et administrateur délégué de Italscania, la société fondée en 1973 qui importe en Italie les véhicules du constructeur suédois.

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