L’Italie a déjà sauté dans le train lancé par la nouvelle présidente de la Commission européenne Ursula Von Der Leyen pour faire de la transition écologique un véritable relai économique pour le vieux continent. "Le pacte vert pour l’Europe est une magnifique opportunité pour l’’Italie car il va nous permettre de remodeler par exemple le paysage des transports” a déclaré le 11 décembre le ministre de l’Environnement italien Sergio Costa.
Alléger la circulation
Dans un entretien accordé au quotidien turinois La Stampa, le chargé du portefeuille vert a annoncé que la péninsule a déjà inséré une palette de mesures importantes pour la sauvegarde de l’environnement dans son projet de budget 2020. Une enveloppe de 56 Mds€ a été inscrire dans ce document pour alimenter un fonds pluriannuel destiné à financer des projets ciblés.
Selon les déclarations du ministre, le secteur du transport devrait largement bénéficier de ce fond. "L’idée est d’investir pour déplacer le transport sur le fer ou par voie maritime afin de réduire la circulation routière et en rebond, les émissions de CO2", a affirmé Sergio Costa.
Agir vite et bien
Il a ajouté que cette mesure qui concerne le trafic passagers et marchandises, devra alléger la circulation notamment dans les grandes agglomérations où vit un tiers de la population italienne.
"Il y a un véritable problème au niveau de la qualité de l’air, 19 pays européens sur 28 ont été poursuivis dans le cadre d’une procédure d’infraction européenne, nous sommes en train de signer des accords de programme avec les régions italiennes dans le cadre du dialogue sur l’air pur et avons dégagé des ressources car il faut agir vite et bien", a déclaré le ministre de l’Environnement.
Accompagner le renouvellement des flottes
Pour pousser les transporteurs à rénover leur parc de poids lourds - la moyenne des camions italiens ayant été immatriculé pour la première fois il y a quatorze ans - le gouvernement étudie la mise en place d’un système d’aides.
Ce plan prévoit par exemple, des réductions au niveau des taxes de circulation, des bonus écologiques pour la démolition des camions et l’élimination à partir de 2021 du remboursement de la taxe sur le gazole. Cette mesure inquiète les transporteurs malgré les déclarations de Sergio Costa qui tente d’apaiser les entrepreneurs. "Nous interviendrons pour favoriser la transition écologique et éviter que les entreprises soient pénalisées, les solutions que nous trouverons ensemble, seront mises en place secteur par secteur", a promis le ministre de l’Environnement.
Des craintes chez les transporteurs
Mais du coté des transporteurs et des associations de catégorie, on craint au contraire, des retombées négatives sur les entreprises en terme de rentabilité et de compétitivité.
"Il faut envisager la mise en place d’un plan de remplacement des véhicules pluriannuel. Pour compenser la perte économique dérivant de la démolition d’un camion, il faudrait prévoir un bonus d’au moins 20 000 € puisque le coût moyen d’un véhicule est d’environ 150 000 €", estime Amedeo Genedani, président de l’association Confartigianato Trasporti.