Les routiers italiens dénoncent leurs conditions salariales, aggravées par la crise

En Italie, des petites annonces publiées sur Internet proposent un salaire mensuel net de 1 400 € à 1 700 €, ce qui correspond plus ou moins aux montants prévus par la convention collective. Mais peut monter à 3 000 € pour les chauffeurs spécialisés dans l’international.

Une enquête sur les salaires des chauffeurs routiers vient d'être publiée par l’European trade union institute et le centre d’études de la Confédération européenne des syndicats (CES). Résultat, le salaire actuel d’un routier italien a baissé de 10 % par rapport  2010, une situation encore aggravée par la crise sanitaire. D'autres pays sont également concernés par cette baisse de pouvoir d'achat.

En Italie la grogne monte pour les quelque 400 000 chauffeurs routiers italiens. Selon une enquête récemment publiée par l’European trade union institute et le centre d’études de la Confédération européenne des syndicats (CES), le salaire actuel d’un routier italien a baissé de 10 % par rapport à 2010. Le scénario serait identique voir pire dans cinq autres pays européens, à savoir l'Espagne, la Grèce, la Croatie, Chypre et le Portugal. En Grèce par exemple, la rétribution moyenne a chuté de 15 % depuis 2010. 

Les salaires rabotés

Selon la convention collective (Contratto Collettivo Nazionale del Lavoro, CCNL) renouvelée le 30 mai 2019, le salaire minimum mensuel d’un routier italien varie de 1328,17 € à  2246,66 €. L'écart est lié aux calculs de l'ancienneté et de la qualification. Pour comparaison, en France, le salaire d’un débutant est de 1 700 €. S’ajoutent les primes et les indemnités, soit une rémunération moyenne de 2 200 € à l’embauche.

En Italie, des petites annonces publiées sur Internet proposent un salaire mensuel net de 1 400 € à 1 700 €, ce qui correspond plus ou moins aux montants prévus par la convention collective. Mais cela varie en fonction du type de trajet effectué : un routier spécialisé dans le transport national touche entre 1 200 et 3 000 € pour les chauffeurs spécialisés dans l’international. "Il y a quelques années encore, un routier parvenait à bien gagner sa vie, il y avait les bénéfices, on pouvait s’acheter une maison, mais avec la concurrence déloyale et la baisse de l’offre en raison de la crise, les patrons essayent de raboter les salaires, il est de plus en plus difficile de s’en sortir", confie un routier. 

Obligés d’accepter les compromis

Les associations de transporteurs tirent la sonnette d’alarme sur les conditions réelles d’un marché trop souvent déloyal. Notamment en ce qui concerne les pays de l’Europe de l’Est, où les salaires sont plutôt de l’ordre de 791 € en Slovénie, 280 € en Roumanie et 214 € en Bulgarie. "Aujourd’hui, certains routiers italiens, pour pouvoir travailler, doivent accepter un contrat de travail régi par les lois d’un autre pays. C’est la loi de la crise, nous sommes obligés d’accepter les compromis", constate un autre routier.

Les frais professionnels, également, font chuter le niveau de vie des des chauffeurs les permis de conduire et les certificats de qualification, pour ceux qui débutent dans la profession, coûtent entre 2 000 et 4 000 €, et pour tous les conducteurs, il faut financer les formations de remise à niveau. 

47, voire 61 heures par semaine

Pour obtenir une réévaluation de leurs conditions salariales, les chauffeurs transalpins évoquent ponctuellement leurs conditions de travail difficiles, notamment qquestion horaires. Le contrat de travail prévoit 39 heures par semaine, un seuil régulièrement dépassé. Une dérogation permet d’abord aux routiers de rester au volant 47, voire 61 heures par semaine. Pour Maurizio Diamante, secrétaire national de FIT-CISL, "cela veut dire un temps de travail de 14 à 15 heures par jour, qui comprend aussi le temps consacré à l’attente durant les opérations de chargement et déchargement des marchandises". 

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