Le prélèvement à la source : une entrée en vigueur sans bug apparent

Sur le terrain des entreprises, la nouvelle vie de collecteur d’impôt n’est pas aussi rose que ça.

Crédit photo Adobe Stock
"Le rush n’a pas eu lieu !", a fièrement déclaré Gérald Darmanin, le ministre de l’action et des comptes publics lors d’un point d’étape sur le prélèvement à la source le 4 février dernier. Pour autant, les gestionnaires de paie se montrent moins présomptueux.

Selon les chiffres de Bercy, le nombre d’appels quotidiens sur le prélèvement à la source (PAS) aux services fiscaux a chuté de 85 % entre le 2 et le 31 janvier. Gérald Darmanin, le ministre en charge du dispositif, a félicité les agents des finances publiques qui déclarent avoir enregistré un taux de satisfaction des usagers sur leurs échanges téléphoniques de 73 %. Cependant, sur le terrain des entreprises, la nouvelle vie de collecteur d’impôt n’est pas aussi rose que ça. Outre le fait que la mise en place du prélèvement à la source a nécessité des investissements supplémentaires en termes de logiciels de paie et de ressources humaines, certains salariés ont été confus en découvrant leur fiche de paie de janvier, le premier mois de mise en œuvre concrète du dispositif.

Un taux neutre bien plus élevé

"Le flux retour, appelé « compte-rendu métier » (CRM) utilisé par la DGFiP (*) pour transmettre le taux de prélèvement de chaque salarié aux entreprises est resté muet pour certains d’entre eux. Nous avons donc dû leur appliquer un taux non personnalisé, soit celui d’un célibataire sans enfant, suivant un barème de référence établi par l’administration fiscale. Or dans la majorité des cas, ce taux neutre se révèle beaucoup plus élevé que celui auquel le salarié pouvait prétendre. Malheureusement, l’éditeur de paie n’a pas le droit de rectifier lui-même le taux de prélèvement, même avec l’accord de l’intéressé", rapporte Maud Crolla, responsable commerciale Grands Comptes chez STS, le spécialiste de la paie transport, qui précise que : "d’une manière générale, les salariés, particulièrement le personnel roulant dont la rémunération varie, prêtent désormais plus attention à leur bulletin de paie car l’effet psychologique d’un salaire net amputé n’est pas négligeable".

Tôt pour évaluer l'impact sur le pouvoir d'achat

S’il est encore trop tôt en ce mois de février pour évaluer l’impact du prélèvement à la source sur le pouvoir d’achat, il reste certain que des couacs, fussent-ils minimes, risquent d’égratigner l’euphorie du ministre des comptes publics. Quant à la question du coût du dispositif pour les entreprises, Gérald Darmanin a répondu qu’il estimait que "cela leur reviendra beaucoup moins cher que ce qui a été dit" et qu’il fallait prendre en compte les aides dont elles bénéficient en termes de baisse de charges. Selon le ministre, il faut attendre au moins un trimestre pour évaluer les coûts pour les entreprises. Rendez-vous est donc pris.

 *DGFiP : direction générale des finances publiques

 

Actualités

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15