"Si la chute de la demande de transport a réduit les tensions de recrutement pendant la crise sanitaire, le phénomène s’est réactivé en 2022 sous l’effet de la reprise économique et de l’augmentation des départs en retraite", note la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) Pays de la Loire dans une étude conjoncturelle publiée fin décembre 2022.
"La carence de chauffeurs met en danger le secteur des transports et de la logistique", écrit l’organisation, avant d’ajouter : "Selon l’Union internationale des transports routiers (IRU), en 2026, elle aura un impact sur la moitié des mouvements de fret. Dans les Pays de la Loire, elle ralentit déjà la croissance de l’emploi et perturbe les chaînes logistiques."
Relative stabilité des effectifs
Premier enseignement de l’étude : la croissance de l’emploi salarié demeure nettement moins forte que dans les autres secteurs. À la fin du deuxième trimestre 2022, le secteur des transports et de l’entreposage comprenait 75 955 salariés hors intérim dans les Pays de la Loire, soit 0,8 % de plus comparé à la même période un an auparavant (+ 1,1 % à l’échelle nationale). Le travail temporaire représentait quant à lui 5 918 emplois en équivalent temps plein à la même période. Un nombre en légère baisse (– 0,3 %) par rapport au troisième trimestre de 2021.
Les Pays de la Loire rassemblent 4,8 % des effectifs intérimaires nationaux du secteur des transports. Sur un an, cette part est stable. À noter aussi que la décrue du nombre de conducteurs routiers sans emploi se poursuit. Au cours du troisième trimestre 2022, Pôle emploi a recensé dans les Pays de la Loire 7 130 personnes postulant pour un métier de la conduite routière de marchandises (– 6,3 % en glissement annuel).
Les conducteurs sur longue distance ont principalement été concernés par la baisse du chômage : – 6,7 %. Au cours du troisième trimestre 2022, 12 700 heures de chômage partiel ont été consommées dans le secteur des transports. Soit une baisse de 85 % comparé à un an mais une multiplication par trois par rapport au volume moyen de la dernière décennie (4 400 heures par trimestre de 2010 à 2019).