La croissance britannique freinée par les problèmes d’approvisionnement

Le gouvernement britannique autorise depuis fin octobre les camions étrangers à effectuer des courses en nombre illimité au sein du pays pour une durée de deux semaines, dans l’espoir de "sauver les fêtes".

Crédit photo DPA
Grande-Bretagne : les problèmes d'approvisionnement perturbent fortement la conjoncture. Selon des statistiques officielles, la croissance n'a été au troisième trimestre que de 1,3 %, contre 5,5 % au deuxième trimestre, malgré un contexte de reprise après la crise sanitaire.

L’économie britannique avait connu une croissance spectaculaire au printemps, avec la fin du confinement et le "Freedom day", décrété en juillet par le gouvernement de Boris Johnson. Le déconfinement avait alors notamment profité à la restauration. Mais cette phase d’optimisme semble aujourd’hui brisée par les problèmes d’approvisionnement. Le PIB du royaume, après une forte hausse de 5,5 % au deuxième trimestre, a connu un troisième trimestre décevant, avec une croissance de 1,3 %, selon les statistiques officielles de l’ONS au lieu des 1,5 % initialement attendus. Surtout, ce ralentissement – lié à l’approvisionnement et à la pénurie en conducteurs selon les économistes – empêche le pays de retrouver son niveau d’avant la pandémie. Le PIB britannique avait chuté de 9,7 % en 2020, le plus fort recul dans l’histoire du pays depuis 300 ans et l’une des plus fortes récessions liées au Covid en Europe. L’économie ne devrait retrouver son niveau d’avant la crise qu’en 2022, selon les prévisions de la banque d’Angleterre.

Des besoins estimés entre 60 000 et 100 000 routiers

"Alors que la demande privée et les dépenses de l’Etat ont augmenté plus vite qu’escompté au troisième trimestre, les investissements des entreprises et les exportations ont déçu", souligne Kallum Pickering, économiste de la banque Berenberg.

L’économie britannique a notamment souffert des pénuries en carburants, elles-mêmes liées au manque de conducteurs de poids lourds à travers le pays. Le Brexit a fermé le marché du travail du Royaume aux travailleurs européens, que Boris Johnson souhaite remplacer par des salariés locaux mieux rémunérés. Les besoins sont estimés entre 60 000 et 100 000 routiers.

Engorgement des centres de formation

Plusieurs facteurs aggravent la pénurie en conducteurs, notamment les lenteurs administratives et l’engorgement des centres de formation, qui freinent l’arrivée sur le marché de potentiels jeunes conducteurs. En outre, de nombreux transporteurs étrangers, notamment allemands, polonais ou néerlandais, refusent désormais de desservir le Royaume pour échapper à la bureaucratie douanière, malgré l’assouplissement de la réglementation sur le cabotage annoncée par Londres mi-octobre.

Le gouvernement britannique autorise depuis fin octobre les camions étrangers à effectuer des courses en nombre illimité au sein du pays pour une durée de deux semaines, dans l’espoir de "sauver les fêtes". Selon le ministre des Transports, cet assouplissement des règles sur le cabotage "permet de faire circuler 1 000 camions supplémentaires dans le pays sans accorder de nouveaux visas". L’assouplissement, valable deux mois, suscite la colère des transporteurs nationaux et ne permettra pas, à lui seul, de faire repartir durablement l’économie du pays.

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