La Cour de justice européenne confirme l'interdiction du repos hebdomadaire normal en cabine

Pour la Cour, le règlement européen contient en effet une interdiction manifeste, pour les conducteurs, de prendre leur temps de repos à bord d'un véhicule.

Crédit photo Commission européenne
La Cour de Justice européenne a tranché : les conducteurs routiers ne peuvent pas prendre leur repos hebdomadaire normal à bord de leur camion. Elle avait été saisie par le conseil d'État belge, suite à un litige avec le transporteur Vaditrans.

La Cour de justice de l'Union européenne ferme la porte aux interprétations divergentes concernant  le règlement de 2006 relatif à l'harmonisation de la législation sociale dans le transport routier. Sur la question du repos en hebdomadaire normal, elle confirme dans un arrêt du 20 décembre 2017 que celui-ci ne peut être pris en cabine, contrairement au repos hebdomadaire réduit. Pour la Cour, le règlement européen contient en effet une interdiction manifeste, pour les conducteurs, de prendre leur temps de repos à bord d'un véhicule.

Divergences d'interprétation

La Cour de justice avait été saisie d'une demande de clarification par le Conseil d'État belge. À l'origine de cette requête : un recours en annulation d'un arrêté royal belge prévoyant une amende potentielle de 1 800 € en cas de prise du repos hebdomadaire en cabine, introduit par le transporteur Vaditrans. Ce dernier estimait que le règlement européen ne prévoyait pas explicitement d'interdiction du repos en cabine, et que la légalité de la peine était donc contestable. L'État belge, à l'inverse, estimait que le règlement était parfaitement clair et en conséquence, que l'amende ne faisait que mettre en application cette interdiction. La Cour de Justice lui a donc donné raison.

Pas d'ambiguïté, selon la Cour

Elle estime que le législateur de l'Union a établi une distinction claire entre "temps de repos hebdomadaire normal" et "temps de repos hebdomadaire réduit", qui manifeste son intention d'autoriser le repos en cabine dans le second cas mais pas dans le premier.

La Cour souligne par ailleurs que les intentions du législateur laissent peu de place à l'ambiguïté, dans la mesure où le règlement avait précisément pour objectif essentiel d'améliorer les conditions de travail dans le transport routier. À l'appui de cette thèse, la Cour rappelle d'ailleurs que pendant le processus d'adoption du règlement, la Commission avait proposé que l'ensemble des temps de repos puissent être pris à bord du véhicule. Une proposition par la suite modifiée pour exclure le repos hebdomadaire normal.

Concernant le second point que soulevait le Conseil d'État quant à la légalité de la sanction, la Cour estime là aussi que le droit est respecté. "Puisque l'interdiction de prendre le temps de repos hebdomadaire normal à bord du véhicule est manifestement contenue dans le règlement et que celui-ci prévoit une obligation pour les États membres de sanctionner les infractions, le principe de légalité des peines n'est pas violé".

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