Trouver du fret là où il se trouve. La plateforme de fret allemande InstaFreight indique qu’elle propose depuis le 5 avril un service de transport par route entre la Chine et l’Allemagne. "InstaFreight agit en tant que transitaire et exploite un réseau partenaire de plus de 12 000 entreprises de transport dans la région Eurasie, dont certaines sont également actives sur la Route de la Soie. La durée des transports s'élève à 20-22 jours, selon le lieu de ramassage et de déchargement", indique la start-up dans un communiqué. Moyennant un supplément, un double équipage peut raccourcir la durée de quelques jours. De quoi concurrencer le transport ferroviaire en termes de délai, qui prend 14 à 16 jours sans compter les phases de pré et post-acheminement.
Compétitif par rapport à l’aérien
"Ce nouveau service permet de stabiliser la chaîne d'approvisionnement dans une phase de reprise de la production industrielle chinoise et offre une alternative très raisonnable aux transports aériens et ferroviaires, actuellement très coûteux. En raison des grandes quantités de marchandises destinées à l’Europe stockées dans les aéroports chinois, nous avons en moyenne presque le même temps d'exécution global sur la route que dans les airs", indique Maximilian Schaefer, cofondateur et directeur général de l’entreprise. Le journal allemand Handelsblatt indique qu’un transport de 24 t de fret routier entre l'Allemagne et Shanghai est facturé un peu moins de 15 000 €, soit moins d’un dixième du coût demandé par un avion cargo.
Toujours plus cher que le rail
Ce tarif, qui reste très élevé, est réservé à des marchandises sensibles : machine-outils, produits intermédiaires industriels ou pièces détachées, selon l’entreprise, avec également une forte demande émanant de sociétés pharmaceutiques et chimiques. Les camions sont également privilégiés pour le transport de batteries au lithium ou d'autres marchandises dangereuses qui ne sont pas autorisées à être transportées par chemin de fer. Car en comparaison, les tarifs ferroviaires, même s’ils ont augmenté, restent moitié moins chers que la route, sans compter les tarifs du transport maritime (20 fois moins cher).
Déséquilibre
Créée en 2016 à Berlin, Instafreight compte une centaine d’employés et a bénéficié du renfort du pétrolier Shell début 2020. La start-up, qui prélève une marge de 8 à 10 %, indique viser la rentabilité d’ici un à deux ans. Elle compte notamment s’appuyer sur ce nouveau service Chine-Allemagne, tout en reconnaissant la difficulté de l’exercice : s’il est aisé de trouver du fret à destination de l’Europe, les trajets retours sont nettement plus compliqués à remplir.
