Hydrogène : des milliards et des projets pour le transport

Le Français Gaussin a indiqué le 6 décembre qu’il avait signé un partenariat avec le géant saoudien de l'énergie et de la chimie, Aramco, pour construire sur place une usine de fabrication de véhicules à hydrogène afin de desservir la région du Moyen-Orient.

Crédit photo Gaussin
Le gouvernement français a augmenté de 2 milliards sa contribution au financement de la filière hydrogène en France. Des acteurs comme Gaussin ou Air Liquide n’ont pas attendu ce feu vert pour se lancer.

Il y a un mois, le 16 novembre dernier, le chef de l’État avait indiqué vouloir consacrer 1,9 milliard d'euros au développement de la filière hydrogène dans le cadre du plan France 2030, afin de décarboner sa production et soutenir une filière naissante. Un montant qui s'ajoutera à celui du plan hydrogène de 7 milliards d'euros déjà annoncé en 2020 via le plan de relance et dont le but consiste à développer une production rentable et bas carbone tout en démocratisant les usages. Plusieurs projets annoncés dans la foulée montrent que constructeurs et industriels commencent à se positionner en multipliant les accords de partenariat, souvent en dehors des frontières.

Camion hydrogène pour Gaussin

Le Français Gaussin a ainsi indiqué le 6 décembre qu’il avait signé un partenariat avec le géant saoudien de l'énergie et de la chimie, Aramco, pour construire sur place une usine de fabrication de véhicules à hydrogène afin de desservir la région du Moyen-Orient. L'accord est assorti d'une option d'achat pour souscrire jusqu'à 20 % des actions Gaussin de façon à accélérer son développement. Le constructeur de Haute-Saône, qui conçoit et produit des véhicules portuaires, aéroportuaires et maintenant routier, a développé une technologie de type "skateboard" pour ses poids lourds hydrogène. Un premier prototype, dessiné par Pininfarina, prendra le départ du Dakar 2022, le 1er janvier à Jeddah, dûment sponsorisé par Aramco.

Air Liquide se rapproche d’Iveco

En Europe, le 14 décembre, Air Liquide a indiqué qu’il avait signé avec Iveco un protocole d'accord pour développer la mobilité hydrogène sur le continent. L'industriel apportera notamment son expertise de l’hydrogène sur toute la chaîne de valeur, de la production à la distribution en passant par le stockage, et le constructeur son expérience en tant que fournisseur de solutions avancées de transport durable, notamment via son alliance avec Nikola Motor. Les deux partenaires comptent contribuer au déploiement de stations d’hydrogène renouvelable ou bas carbone dans les principaux couloirs de transport routier européens. Ils collaborent déjà sur le projet HyAMMED (Hydrogène à Aix-Marseille pour une Mobilité Écologique et Durable), dans le sud de la France, qui vise à développer la première flotte européenne de camions électriques à pile à combustible de 44 tonnes, associée à la première station de recharge en hydrogène haute pression d'une tonne par jour.

Barges fluviales

Notons que Air Liquide s’est également engagé le 8 décembre à fournir de l’hydrogène zéro émission au Néerlandais Future Proof Shipping (FPS). Ce dernier prévoit de lancer 10 ​​​​​​​barges de transport fluvial à émissions zéro d’ici 5 ​​​​​​​​​​​​​​ans, afin de faire transiter des conteneurs entre les Pays-Bas et la Belgique. Selon les deux partenaires, cette solution pourrait se transposer aisément à d’autres types d’embarcations ou d’autres moyens de transport, comme des trains.

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