Une lettre ouverte chasse l’autre. La FNTR, TLF, la CSD (Chambre syndicale du déménagement) et l’Unostra ont pris leur plus belle plume pour écrire une lettre ouverte au Président de la République. Cette lettre fait suite à celle adressée, le 3 juin, à Emmanuel Macron par huit ONG (organisations non gouvernementales). Sous l’impulsion de France Nature Environnement, la Fondation Nicolas Hulot et le Réseau Action climat (22 organisations au total), elles ont exhorté le Président à "mettre fin aux exonérations fiscales dont bénéficient le transport routier" tout en indiquant que "l’Etat ne doit plus subventionner un désastre écologique et sanitaire". "Monsieur le Président de la République, il est temps de prendre des mesures qui s’imposent pour donner corps à votre souhait de garder notre terre habitable", écrivent les auteurs de la lettre, parmi lesquels figurent également l’Association Santé Environnement France, Respire, les collectifs Air Santé Climat, Strasbourg Respire et le Collectif Médical Vallée Arve.
Expérimenter une redevance kilométrique
Les ONG n’hésitent pas à évoquer "les exonérations fiscales du TRM", allusion à la ristourne gazole dont bénéficient les transporteurs. Elles dénoncent, dès lors, "une iniquité fiscale vis-à-vis des automobilistes auxquels il est légitimement demandé de contribuer au financement de la transition écologique". Et de prôner également l’expérimentation d’une redevance kilométrique "pour que les transporteurs contribuent à leur juste part dans la dégradation de nos routes".
- 22 % de CO2 en 10 ans
Les fédérations professionnelles ont réagi en qualifiant ces accusations "d’attaques infondées et purement idéologiques". Elles rappellent au Président les engagements pris par la profession pour réduire son empreinte carbone (- 22 % de CO2 en 10 ans) et la contribution de la fiscalité camion (8 Md€) au budget national. Les organisations patronales du transport routier de marchandises soulignent que, pour surseoir à l’écotaxe en 2014, les entreprises ont accepté une augmentation de 4 cts par litre de gazole "pour solde de tout compte". La FNTR, TLF, la CSD et l’Unostra ont indiqué au Président de la République qu’elles s’opposeront à toute taxation supplémentaire.
Réunir acteurs du transport et ONG
Dans leur lettre à Emmanuel Macron, les fédérations ont rappelé que, face au spectaculaire essor du e-commerce, le transport routier de marchandises allait accroître son activité dans les prochaines années, et par conséquent son empreinte carbone. "C’est l’ensemble des acteurs de la chaîne de consommation qu’il faut responsabiliser", écrivent-elles en pointant du doigt chargeurs et consommateurs. En conclusion, les organisations patronales appellent le Président de la République à réunir "l’ensemble des acteurs du transport et les associations environnementales – sous votre haut patronage – pour travailler ensemble, confronter les chiffres et faire des propositions en matière de politique des transports". La fin des débats parlementaires sur la LOM (Loi d’orientation des mobilités), actuellement en discussion, promet d’être animée…