La mesure concerne principalement les voies express (un peu plus de 9 000 km), les routes nationales à plusieurs voies (487 km) ainsi que les autoroutes à péage dont les contrats de concession viennent à échéance et n’ont pas été renouvelés (un peu plus de 1 000 km). Au total, environ 10 500 km de voies relevant de l’État sont concernés.
Le gouvernement n’a pas indiqué un calendrier de mise en œuvre. Il n’a pas évoqué non plus les modalités concrètes du mécanisme de paiement (péage, vignette, etc.), dont l’introduction a fait l’objet dans le passé de plusieurs ballons sondes. Le fait nouveau est que le mécanisme de paiement est désormais un engagement officiel de l’État espagnol auprès de l’Union européenne et une contrepartie à l’obtention de l’important appui financier communautaire (140 Md €).
De vives réactions
Les organisations professionnelles du transport routier espagnol ont vivement réagi. En juillet 2020, le secrétaire d’État chargé des Transports, Pedro Saura, s’était engagé publiquement à ne pas introduire un tel mécanisme sans concertation préalable avec la profession. La colère est d’autant plus forte que le gouvernement envisage également d’alourdir la fiscalité sur les carburants.
La Confédération espagnole du transport de marchandises (CETM), principale organisation professionnelle du secteur, dénonce ces deux mesures qui entraîneront "des pertes d’emplois et des fermetures d’entreprises". Pedro Saura défend le mécanisme de paiement qu’il juge "incontournable", tout en précisant que la concertation aura bien lieu et que des "compensations" pourraient être accordées. Il n’empêche, l’État espagnol est aux abois.
Faute d’investissements suffisants, le réseau routier se dégrade et le retour des autoroutes à péage dans le giron de l’État va représenter une charge financière additionnelle au titre de l’entretien estimé à près de 500 M € chaque année, selon Seopan, l’association des grandes entreprises du BTP et des concessionnaires d’autoroutes.