Flutrans : "Nous, avons été simplement livrés à nous-mêmes face à la pandémie"

"Depuis le début de la crise sanitaire, je consacre la majeure partie de mon temps à la recherche permanente de moyens de protection pour les salariés de l’entreprise. Nous, acteurs en seconde ligne, avons été simplement livrés à nous-mêmes face à la pandémie, notamment à notre obligation de protéger la santé de nos salariés. Ce constat est partagé par de nombreux confrères.

Depuis la fin du mois de mars toutefois, la partie du personnel qui peut continuer de travailler est assez bien protégée. Grâce au système D et à l’appui de certains de nos clients qui opèrent dans les métiers du paramédical, nous avons pu progressivement nous procurer des équipements de protection.

Le pari de la solidarité

Dès l’annonce du confinement, il nous est apparu évident de devoir protéger au mieux et le plus rapidement possible notre personnel, ce d’autant qu’une partie de nos activités nous oblige à aller au contact des gens que nous approvisionnons. Il nous faut, par exemple, continuer de livrer des hôpitaux et des Ehpad, soit des lieux particulièrement sensibles.

En cette période particulière, mon rôle consiste aussi à rassurer l’équipe. Je me félicite de la solidarité dont tout le monde fait preuve même si, en interne, une crainte relative à la santé économique future de l’entreprise se fait sentir, ce qui est compréhensible.

Impossible de disposer des emplacements de livraisons

Par rapport à la normale, une chose a en revanche changé de manière positive : il s’agit de la circulation en région Île-de-France. Habituellement, elle représente l’un des points noirs de l’exercice de notre activité. Ces derniers mois, il est ainsi devenu impossible de disposer des emplacements de livraisons, constat récurrent de mes conducteurs. Ceux-ci se font en outre de plus en plus verbalisés. Je ne vois qu’une seule solution à ce problème majeur : pouvoir livrer plus tôt.

À l’heure actuelle, la plupart de nos destinataires, hors produits frais, dont notre activité dépend, peuvent être livrés à partir de 7h. Livrer plus tôt aurait certes un impact négatif sur le coût salarial mais celui-ci serait à mon sens largement contrebalancé par des économies annexes, une meilleure productivité et par une fluidification des activités de part et d’autre."